Décret migratoire Trump–Port‑au‑Prince, le 10 juin 2025–Décret migratoire Trump–Face aux répercussions considérables du nouveau décret migratoire lancé par Donald Trump le 4 juin dernier, le Conseil présidentiel de transition (CPT) d’Haïti annonce son intention d’engager des négociations directes avec l’administration américaine. L’objectif est clair : retirer Haïti de cette « liste restrictive » d’entrées aux États‑Unis.
Un décret aux fortes conséquences
Donald Trump a récemment signé une proclamation qui suspend totalement l’entrée aux États-Unis pour les ressortissants de 12 pays, dont Haïti. Cette mesure s’inscrit, selon l’administration américaine, dans une logique de sécurité nationale et de lutte contre le sur‑séjour des visas.
De plus, ce texte reprend l’esprit du « travel ban » instauré en 2017, validé à l’époque par la Cour suprême. Par conséquent, Haïti fait aujourd’hui face à une interdiction de délivrance de nouveaux visas. Cela a des impacts directs sur les familles, les entreprises, la mobilité et les liens historiques entre les deux nations.
La mesure est entrée en vigueur au début du mois de juin. Toutefois, aucune date de fin n’a encore été annoncée.
Réaction du Conseil présidentiel de transition
Conscient de la gravité de la situation, le CPT a publié un communiqué officiel.
« Bien que nous reconnaissions le droit souverain des États-Unis de protéger leurs frontières, nous exprimons notre inquiétude quant à l’application généralisée de cette mesure », peut-on y lire.
Dans ce sens, le Conseil rappelle les efforts d’Haïti en matière de sécurité, de contrôle des frontières et de modernisation de l’état civil. Ces éléments sont, selon lui, essentiels pour répondre aux exigences américaines et sortir le pays de la liste restrictive.
Vers des pourparlers de sortie
Dans une démarche proactive, le CPT propose un dialogue structuré avec les autorités américaines. Il entend démontrer les progrès d’Haïti dans plusieurs domaines clés :
- La coopération sécuritaire, notamment dans la lutte contre les gangs.
- Le partage des données, facilité par un système centralisé d’identification nationale.
- La transparence diplomatique, via des échanges réguliers avec le Département d’État et celui de la Sécurité intérieure.
L’ambition est d’obtenir, à moyen terme, le retrait d’Haïti de la liste. Cela bénéficierait à la fois aux Haïtiens vivant aux États‑Unis et à ceux qui entretiennent encore des liens familiaux ou économiques avec leur pays d’origine.
Un décret aux lourdes conséquences pour Haïti
Cette mesure a des conséquences humaines et économiques majeures : familles séparées, étudiants et professionnels bloqués, diminution à long terme des transferts de fonds, et affaiblissement de l’image diplomatique du pays. Pour un État déjà fragilisé, ce « travel ban » risque d’aggraver l’isolement et la précarité. Le Conseil présidentiel de transition, cependant, affirme aborder les négociations avec détermination et confiance, convaincu que les efforts entrepris en matière de sécurité et de gouvernance seront reconnus.
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