Politique migratoire dominicaine-Un vent de tension souffle entre la République dominicaine et le Vatican. Au cœur du débat : les expulsions massives de migrants haïtiens. Certains y voient une réponse légitime à la crise frontalière, d’autres y perçoivent un abus de pouvoir. L’Institut Duartiano, farouche défenseur de la souveraineté nationale, n’a pas tardé à répliquer. Selon lui, cette critique est injustifiée.
Le Vatican s’inquiète, la République dominicaine répond
Dans un message publié en octobre, le Vatican a exprimé son inquiétude. Il déplore les expulsions en chaîne de migrants haïtiens, qui porteraient atteinte à leur dignité. Cette déclaration a été co-signée par les conférences épiscopales haïtienne et dominicaine. Elle dénonce des « traitements injustes et des actes haineux » infligés aux plus vulnérables.
Ces propos ont fait bondir l’Institut Duartiano. Celui-ci défend la politique migratoire du gouvernement avec vigueur. D’après lui, les expulsions sont encadrées par la loi et restent justifiées. Toute critique venue de l’extérieur est donc perçue comme une atteinte à l’autonomie du pays.
Une frontière de plus en plus rigide
Depuis plusieurs années, les autorités dominicaines ont renforcé la frontière avec Haïti. Elles ont construit un mur, multiplié les patrouilles et durci les expulsions. En 2024 seulement, plus de 276 000 personnes ont été reconduites. Pour certains, c’est une réponse pragmatique à l’instabilité haïtienne. Pour d’autres, cela montre un glissement vers des pratiques discriminatoires.
Quand l’exil inverse les rôles : les Dominicains aussi en souffrance
Ironie du sort : la République dominicaine défend fermement ses décisions, mais certains de ses ressortissants sont aussi victimes de discrimination. C’est notamment le cas à Porto Rico. Plusieurs ONG dénoncent l’inaction du gouvernement face à ces cas. Ce « miroir migratoire » révèle un double standard de plus en plus évident.
Le Vatican en désaccord avec Saint-Domingue : un choc d’autorités morales
« Les migrants haïtiens en République dominicaine subissent des actes haineux et discriminatoires », a déclaré le Vatican.
Ce message a un poids particulier dans un pays où l’Église conserve une forte autorité morale. L’Institut Duartiano estime que cette sortie est blessante. Elle l’est d’autant plus qu’elle vient d’une institution censée promouvoir la paix et la compréhension entre les peuples.
Une diplomatie prudente face à une urgence humaine
Un symposium régional sur la crise haïtienne vient tout juste de se tenir. Pourtant, les lignes de fracture semblent encore plus marquées. Le gouvernement dominicain hésite à adhérer à certaines propositions. Il craint de perdre le contrôle de sa politique intérieure. De son côté, la diplomatie progresse, mais à pas comptés.
Au cœur de ce conflit politique, il reste une vérité plus simple et plus humaine : des familles déracinées, des enfants sans perspectives, des communautés blessées. Une question essentielle demeure : jusqu’où ira la défense de la souveraineté si elle piétine, en retour, les principes de solidarité ?
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