Face à l’escalade de la violence armée en Haïti, des milliers d’enfants déplacés se retrouvent privés d’accès à l’éducation. Une enquête du Fonds National de l’Éducation (FNE) dresse un état alarmant de la situation.

Le FNE recense l’ampleur d’une crise silencieuse dans les camps de déplacés
Entre mai et juin 2025, le FNE a mené une vaste opération de recensement dans 65 communes du pays, ciblant notamment les camps de déplacés situés dans les communes de Port-au-Prince et Delmas. Cette initiative a mis en lumière une réalité inquiétante : plus de 14 000 enfants déplacés vivent aujourd’hui hors du système scolaire.
Les enquêteurs ont interrogé 6 244 familles déplacées. Dans les six principaux camps – OPC, MTPTC, Équateur, MAST, EMPLD et Tourterelle – ils ont recensé 748 enfants de six ans et plus, dont une grande majorité ont vu leur scolarité interrompue depuis plusieurs mois. Près de 330 enfants de moins de six ans n’ont jamais intégré de structure préscolaire. Pire encore, 77 % de ces enfants déplacés vivent dans ces conditions précaires depuis plus de sept mois.
Pour tenter de répondre à cette urgence éducative, le FNE a soutenu 73 écoles relocalisées, accueillant 8 734 élèves et 1 390 enseignants. Une aide directe de 37 000 gourdes a également été distribuée à 2 149 familles. Au total, près de 100 millions de gourdes ont été mobilisés. Mais ces efforts restent insuffisants face à l’ampleur des besoins.
Aujourd’hui, le pays doit franchir une étape décisive. Il ne s’agit plus seulement d’aides ponctuelles, mais de bâtir une réponse nationale cohérente pour garantir le droit fondamental à l’éducation. Les enfants déplacés d’Haïti n’ont pas besoin de promesses : ils ont besoin d’écoles, de sécurité, de repères.
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