«Alors que l’administration Trump tentait de suspendre les programmes humanitaires accordant un statut légal temporaire à des milliers de migrants issus de pays en crise, la juge fédérale Indira Talwani a opposé une fin de non-recevoir. Par sa décision rendue le 28 mai 2025, elle ordonne la reprise immédiate du traitement des demandes CHNV (Cuba, Haïti, Nicaragua, Venezuela), rappelant que la loi américaine ne permet pas d’agir au mépris des droits individuels. Un soulagement pour des familles entières, menacées d’expulsion injustifiée, souvent après des mois d’attente et d’incertitude».
Une décision historique vient de redonner espoir à des centaines de milliers de migrants originaires de Cuba, d’Haïti, du Nicaragua et du Venezuela. Le mardi 28 mai 2025, la juge fédérale Indira Talwani, siégeant dans le Massachusetts, a ordonné à l’administration Trump de reprendre sans délai le traitement des dossiers relevant des programmes humanitaires de liberté conditionnelle — suspendus par décret présidentiel peu après le retour de Donald Trump à la Maison-Blanche. De nombreux avocats et militants ont immédiatement salué cette ordonnance comme une victoire de la justice sur l’arbitraire.
Cette injonction judiciaire marque un tournant crucial dans un bras de fer politique et juridique qui aura tenu en haleine les communautés concernées et les défenseurs des droits humains. « La loi est claire : on ne peut pas balayer des vies d’un revers de main sans un examen individuel. La liberté conditionnelle n’est pas un privilège que l’on révoque arbitrairement », a souligné la juge Talwani, reprenant les fondements du droit fédéral en matière de procédure administrative. Ce rappel à l’ordre met en lumière les obligations légales qu’une administration doit respecter, même en période de changement politique.
Un combat pour l’équité et la dignité
Derrière cette décision se cache un long travail de plaidoyer mené par des organisations comme le Justice Action Center, la Haitian Bridge Alliance et Haitian Women for Haitian Refugees. Pour Aline Gue, directrice de cette dernière, cette tentative d’annulation du programme CHNV était plus qu’une simple mesure administrative : « Cela aurait signifié un déracinement brutal, une rupture avec des emplois, des familles, une vie reconstruite. Renvoyer des gens en Haïti aujourd’hui, c’est les condamner à l’insécurité, à l’instabilité. » Ces propos résonnent avec la réalité vécue sur le terrain par des milliers de bénéficiaires.
Le programme CHNV, lancé sous l’administration Biden, avait pour but d’offrir un accès légal temporaire au territoire américain à des ressortissants de pays plongés dans la crise. Les bénéficiaires peuvent ainsi résider aux États-Unis pour deux ans, avec un permis de travail. Selon les chiffres publiés par le U.S. Citizenship and Immigration Services (USCIS), ce sont plus de 400 000 personnes qui ont déjà obtenu cette autorisation humanitaire. En plus d’un toit et d’un emploi, c’est souvent une nouvelle vie qui commence pour eux.
Un signal fort, mais la vigilance reste de mise
Si la décision judiciaire constitue une victoire majeure, elle n’est qu’un pas dans une bataille plus large. « Ce jugement confirme que même au plus haut niveau, l’État de droit doit prévaloir sur les décisions politiques précipitées et inhumaines », a déclaré Karen Tumlin, directrice du Justice Action Center. Mais elle prévient : « Nous devons rester mobilisés pour garantir que chaque dossier soit traité avec justice et transparence. » Le combat continue sur le terrain légal, mais aussi dans les cœurs et les esprits.
L’affaire met en lumière les tensions croissantes autour de la politique migratoire américaine, dans un climat politique polarisé où les populations vulnérables paient souvent le prix fort. Pour les familles concernées, la décision de la juge Talwani n’est pas qu’un geste juridique — c’est la promesse d’un avenir possible, d’un quotidien apaisé, et d’une dignité retrouvée. Dans un contexte mondial marqué par les déplacements forcés, ce jugement redonne un sens aux principes d’humanité et de justice.
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La juge Talwani ordonne la relance immédiate des dossiers d’immigration humanitaire
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