Confrontés aux droits de douane de 50 % imposés par les États-Unis, les producteurs d’aluminium canadien cherchent de nouveaux débouchés. L’Europe devient une destination stratégique pour compenser l’effondrement des exportations vers le marché américain.
Un choc brutal pour l’industrie québécoise
Depuis des décennies, près de 80 % de l’aluminium canadien prenait la direction des États-Unis. Mais la décision de Washington d’imposer d’abord 25 %, puis 50 % de droits de douane sur ce métal a bouleversé cet équilibre. Au Québec, où se concentre la majorité des usines, les exportations ont reculé de près de 20 % au deuxième trimestre. Face à ce recul, les producteurs ont dû trouver rapidement une alternative.
L’Europe comme nouveau partenaire commercial
« On a cessé d’exporter vers les États-Unis. On a pivoté vers l’Europe », a expliqué Jean Simard, président de l’Association de l’aluminium du Canada. Dès juillet, les cargaisons autrefois réservées au marché américain se sont dirigées vers les ports européens. Cet ajustement prouve la capacité d’adaptation d’un secteur vital pour l’économie québécoise. De plus, l’aluminium canadien bénéficie d’un atout de taille : il est en grande partie produit grâce à l’hydroélectricité, une énergie renouvelable qui séduit de plus en plus les acheteurs soucieux de durabilité.
Des incertitudes à long terme
Si l’aluminium canadien trouve aujourd’hui preneur en Europe, la situation reste fragile. Jean Simard estime que les droits de douane américains ne peuvent durer : « Le marché ne pourra pas continuer », prévient-il, évoquant l’impact déjà visible sur les prix de l’automobile, avec des hausses allant jusqu’à 6 000 dollars par véhicule. Reste à savoir si les États-Unis maintiendront leur ligne dure, ou s’ils devront assouplir leur position face à la pression des consommateurs.
Pour l’instant, l’Europe représente une bouée de sauvetage. Mais entre la concurrence chinoise et l’incertitude américaine, l’avenir de l’aluminium canadien s’écrit dans un environnement commercial plus instable que jamais.
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