Commerce d’armes : La Cour suprême des États-Unis rejette la plainte du Mexique – Dans une décision unanime rendue le 5 juin 2025, la Cour suprême américaine a écarté une requête historique du Mexique contre les fabricants américains d’armes. Cette décision laisse Haïti en position vulnérable face au trafic d’armes transfrontalier.
Le commerce d’armes : La Cour suprême des États-Unis rejette la plainte du Mexique marque une étape juridique majeure. Le Mexique réclamait 10 milliards USD aux fabricants d’armes, dont Smith & Wesson, Colt et Glock. Il estimait que leur négligence avait alimenté la violence des cartels. Toutefois, la Cour a jugé que la loi fédérale protégeant le commerce licite des armes (PLCAA) les couvre. Et ce, même si leurs armes sont utilisées illégalement à l’étranger. Cette décision, saluée par l’industrie, inquiète la communauté haïtienne. Elle est déjà fragilisée par l’afflux d’armes américaines.
Pourquoi la Cour suprême rejette la plainte
Dans l’affaire Smith & Wesson Brands, Inc. v. Estados Unidos Mexicanos, la Cour estime que les fabricants n’ont pas agi intentionnellement pour aider les trafiquants. En effet, selon la justice, ils sont protégés par la PLCAA, une loi de 2005. Cette loi les exonère de responsabilité pour l’usage criminel de leurs armes. La juge Elena Kagan a rappelé que les allégations du Mexique ne montrent ni « participation active » ni complicité dans des transactions illégales.
Commerce d’armes:Conséquences pour l’Amérique latine et Haïti
Ce rejet du commerce d’armes par la Cour suprême crée un précédent inquiétant. Le Mexique affirme que jusqu’à 70 % des armes saisies sur son territoire proviennent des États-Unis. Haïti, déjà inondée de trafics illicites, pourrait ainsi faire face à une aggravation de la violence. Cela s’explique par l’absence de voies juridiques contre les fournisseurs d’armes. De plus, les gangs haïtiens, sans contrôle effectif, continuent à utiliser des armes d’assaut provenant du nord.
Commerce d’armes:Haïti submergée par les armes illégales et l’insécurité

Haïti compterait près de 500 000 armes à feu en circulation, dont moins de 40 000 légales. Ce déséquilibre laisse une police nationale sous-équipée et débordée, incapable de faire face à des groupes armés qui disposent parfois de snipers .50, de grenades et d’AK-47.
Les effets sont dévastateurs : assassinats de civils, kidnappings massifs, violences sexuelles, attaques contre les hôpitaux et les écoles, effondrement du ravitaillement alimentaire… Plus de 1.5 millions de personnes sont des déplacés internes selon le dernier rapport de l’OIM.
Réactions contrastées et perspectives
Les fabricants ont salué la décision. Smith & Wesson et la National Shooting Sports Foundation y voient « une victoire pour la souveraineté américaine » et la Deuxième Amendement. En revanche, le gouvernement mexicain « regrette profondément » le verdict. Il promet de poursuivre les efforts diplomatiques et légaux. Par ailleurs, les associations pour la prévention de la violence aux États-Unis soutiennent que la porte reste ouverte. D’autres actions pourraient cibler les pratiques commerciales illégales.
Ce rejet du commerce d’armes : La Cour suprême des États-Unis rejette la plainte du Mexique ne marque pas la fin du combat. Il rappelle toutefois les limites du pouvoir des victimes transnationales. En effet, il reste difficile de contester légalement les flux d’armes. Tant que la PLCAA demeure, les pays touchés – comme Haïti – devront redoubler d’efforts diplomatiques. Ils devront faire pression autrement, notamment en renforçant les embargos, la surveillance douanière et les partenariats internationaux.
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