Crash du Boeing 737 Max : la douleur des familles ravivée par un accord jugé injuste

Alors que Boeing vient de conclure un accord judiciaire aux États-Unis pour éviter un procès public dans l’affaire du crash du 737 Max d’Ethiopian Airlines, les familles des victimes expriment leur profonde indignation. Jugé injuste et déconnecté de la douleur des proches, cet arrangement ravive les blessures d’un drame toujours aussi présent.

Des proches des victimes lors d’une cérémonie commémorative du crash du vol ET302 à Addis-Abeba.


Plus de six ans après le tragique crash du Boeing 737 Max d’Ethiopian Airlines, qui avait coûté la vie à 157 personnes, un accord vient d’être conclu mettant fin aux poursuites judiciaires aux États-Unis. Si cet arrangement semble clore le volet juridique de l’affaire, il ravive la douleur et la colère des familles, qui dénoncent un accord injuste et insuffisant.


Le 10 mars 2019, le vol 302 d’Ethiopian Airlines s’écrasait quelques minutes après son décollage d’Addis-Abeba. Toutes les personnes à bord, originaires de 35 pays, périssaient dans l’accident. Très vite, l’avionneur américain Boeing a été mis en cause, en lien avec un défaut de conception du système de stabilisation MCAS. Après des années de procédures, un accord vient d’être approuvé : Boeing évite un procès public en échange d’indemnisations financières aux familles, totalisant plus de 1,1 milliard de dollars, incluant une amende de 243,6 millions de dollars et 444,5 millions de dollars destinés aux familles des victimes.

Des enquêtes ont révélé que Boeing avait minimisé les risques liés au MCAS et qu’une formation adéquate des pilotes n’avait pas été assurée. L’entreprise a reconnu sa responsabilité dans les deux catastrophes, mais continue d’échapper à des sanctions pénales majeures.


Pour de nombreuses familles, cet accord est vécu comme une nouvelle injustice. Certaines dénoncent un « chèque pour se taire » et regrettent qu’aucun dirigeant de Boeing ne soit jugé. D’autres estiment que leur deuil n’a jamais été respecté. « On a perdu nos proches, et maintenant on nous impose le silence. C’est inacceptable », a déclaré une mère française ayant perdu sa fille dans l’accident

Des proches des victimes s’indignent: « Cet accord ne rend justice à personne. On a l’impression que Boeing s’en sort toujours. .« Ils nous donnent de l’argent, mais ils ont détruit nos vies. Ce que je voulais, c’était une vérité publique, pas un arrangement privé. »

D’autres témoignages renforcent ce sentiment d’injustice. Yalena Lopez-Lewis, dont le mari est décédé dans le crash, exprime sa frustration : « Ils disent qu’ils nous entendent, mais je ne me sens pas écoutée. Être confrontée à tant de ‘je ne sais pas’, ‘je n’ai pas lu ce rapport’, ‘je ne suis pas au courant’, c’est inacceptable. »


Alors que Boeing tente de tourner la page avec cet accord, les familles des victimes, elles, restent profondément meurtries. Si l’entreprise a évité un procès aux conséquences potentielles désastreuses pour son image, la mémoire des 157 victimes semble une fois de plus reléguée au second plan. Ce crash, au-delà des chiffres, reste avant tout une tragédie humaine que des compensations financières ne pourront jamais effacer.

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