Dans un contexte politique marqué par les tensions et les incertitudes, le gouvernement haïtien a adopté deux textes majeurs. Cette décision a été prise lors d’un Conseil des ministres exceptionnel. La révision des décrets pénaux et le lancement d’un processus référendaire représentent des choix lourds de conséquences. Ces mesures ont été arrêtées dans un climat de méfiance au sommet de l’État.

Port-au-Prince, 25 juin 2025 – Après des semaines de flou et une situation politique tendue, le Conseil des ministres haïtien a validé deux textes clés. Il s’agit de la réforme du Code pénal et du Code de procédure pénale, ainsi que d’un décret lançant une réforme constitutionnelle. Cette étape reste cruciale. Elle met aussi en lumière les fractures persistantes au sein du Conseil Présidentiel de Transition (CPT).
Décret référendaire Haïti,Une séance exceptionnelle dans un climat électrique
Initialement prévu le 23 juin, le Conseil des ministres avait été reporté, officiellement pour des raisons logistiques, mais officieusement en raison de tensions internes. C’est donc le lendemain, dans une atmosphère lourde de désaccords, que la réunion s’est tenue au Palais national, sous la présidence de Fritz Alphonse Jean et du Premier ministre Alix Didier Fils-Aimé.
Lors de cette séance, le gouvernement a révisé les décrets de mars 2020 sur le Code pénal et le Code de procédure pénale. L’objectif est clair : moderniser la justice, renforcer la lutte contre l’impunité et aligner le pays sur les standards internationaux. En parallèle, il a validé le décret référendaire de 2025. Ce dernier ouvre la voie à un référendum constitutionnel et, à terme, à des élections générales.
Entre volontés réformatrices et crispations internes
La réforme marque une avancée institutionnelle, mais suscite aussi de vives critiques. Le conseiller Emmanuel Vertilaire, représentant du parti Pitit Dessalines, a rappelé publiquement l’importance du dialogue. Il a aussi mis en garde contre toute dérive autoritaire. Cette déclaration reflète un malaise qui persiste au sein du CPT.
À l’approche de la date symbolique du 7 février 2026, cette séance ministérielle révèle les fragilités de la transition haïtienne. Les textes ont été adoptés, certes, mais la confiance reste à reconstruire.
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