Un drone sophistiqué équipé d’un radar et d’une antenne a été saisi ce mercredi par les douanes haïtiennes à l’aéroport international Toussaint Louverture. Alors que les groupes armés utilisent de plus en plus ces technologies dans leurs opérations, cette découverte soulève des inquiétudes majeures.
Un drone professionnel de haute technologie, équipé d’un radar et d’une antenne, a été saisi ce mercredi 21 mai par les agents des douanes haïtiennes au comptoir de la compagnie FedEx, à l’aéroport international Toussaint Louverture. Cette découverte soulève de vives inquiétudes en pleine recrudescence des violences armées dans la région métropolitaine de Port-au-Prince.
Selon une source proche de l’enquête, l’appareil a été détecté lors d’une fouille de routine effectuée par les douaniers. Les autorités n’ont pour l’instant révélé aucune information officielle concernant le destinataire ou l’expéditeur du colis. Une enquête a été ouverte afin de déterminer l’origine et la destination finale du drone.
Ce type de matériel n’est pas anodin. Les drones professionnels, surtout ceux dotés de systèmes de surveillance avancés, comme des caméras thermiques ou des radars, sont régulièrement utilisés par des groupes armés pour surveiller les mouvements dans les quartiers de Port-au-Prince, notamment avant de mener des attaques ciblées ou d’élargir leur territoire (Le Monde).
Des experts en sécurité affirment que cette technologie permet aux bandes armées de contourner plus facilement les dispositifs de sécurité mis en place par la Police nationale d’Haïti (PNH). Dans plusieurs cas récents, les drones ont été utilisés pour cartographier des zones protégées, surveiller les barrages policiers, voire coordonner des attaques simultanées, comme l’a confirmé un rapport de Human Rights Watch.
La Direction générale des douanes (AGD) n’a pas encore commenté l’affaire, mais une conférence de presse pourrait être convoquée dans les prochaines heures. FedEx Haïti n’a pas non plus répondu aux sollicitations de la presse locale sur la provenance du colis intercepté.
Dans un contexte où Port-au-Prince est en proie à une insécurité galopante, cette saisie met en lumière la nécessité de renforcer la surveillance des importations sensibles et de mieux contrôler l’usage des technologies à double usage. Le trafic de matériel militaire ou de surveillance est strictement encadré par la législation haïtienne, bien que peu souvent appliquée efficacement.