La réforme constitutionnelle adoptée le 31 juillet 2025 permet la réélection illimitée du président Nayib Bukele, renforce ses pouvoirs institutionnels et suscite critiques et inquiétudes sur le futur démocratique du Salvador.

Le jeudi 31 juillet 2025, l’Assemblée législative du Salvador, dominée par le parti Nuevas Ideas de Nayib Bukele, a voté à main levée la ratification d’une réforme constitutionnelle express, soutenue par 57 députés sur 60, pour instaurer la réélection illimitée du président. Seuls trois voix de l’opposition se sont opposées à ce changement majeur.La réforme modifie cinq articles clés (75, 80, 133, 152 et 154) afin d’éliminer les interdictions constitutionnelles actuelles .
Mandat ramené à 2027 et suppression du second tour
Parmi les mesures adoptées, la durée du mandat présidentiel passe de cinq à six ans. Le mandat actuel de Bukele, initialement prévu jusqu’en 2029, est raccourci pour se terminer le 1er juin 2027, afin de synchroniser les élections présidentielles, législatives et municipales dans un seul cycle électoral dès 2027. La suppression du second tour permet désormais de remporter la présidence à la majorité simple.
Un soutien officiel et une opposition alarmée
La députée Ana Figueroa (Nuevas Ideas) a défendu ces réformes comme “historiques”, affirmant que, désormais, « seul le peuple décidera de la durée du mandat présidentiel ». En revanche, des figures de l’opposition telles que Marcela Villatoro (ARENA) ont dénoncé une dérive autoritaire : « Aujourd’hui, la démocratie est morte au Salvador », a-t-elle déclaré, critiquant l’absence de débat public . Des ONG comme Human Rights Watch ont mis en garde contre une continuité de concentration du pouvoir à l’image de régimes vénézuéliens ou nicaraguayens .
Contexte sécuritaire et critique des droits humains
Bukele bénéficie d’une popularité élevée grâce à ses politiques de sécurité, notamment la déclaration de l’état d’exception en mars 2022, ayant conduit à plus de 87 000 arrestations, souvent sans mandat, et à environ 430 décès en détention, selon des ONG comme Cristosal ou Socorro Jurídico .Les critiques soulignent que la réforme constitutionnalise un virage autoritaire après avoir déjà redéfini les institutions comme la Cour suprême dominée par ses alliés.
Cette réforme constitutionnelle, adoptée en procédure accélérée, instaure la réélection illimitée du président, allonge le mandat à six ans et supprime le second tour, tout en alignant les élections dès 2027. Tandis que le pouvoir en place affirme que c’est une réponse à la demande populaire, l’opposition et les observateurs internationaux lancent l’alerte sur une dérive démocratique majeure.
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