L’assassinat de Me Albert Joseph, ce mercredi soir à Ouanaminthe, choque profondément la communauté locale et relance le débat sur la sécurité des professionnels du droit en Haïti. Ce crime met en lumière la fragilité d’un État de droit déjà éprouvé par la violence et les tensions sociales.
Un assassinat qui bouleverse Ouanaminthe
La ville frontalière de Ouanaminthe a été frappée par la violence ce mercredi 24 septembre 2025, lorsqu’Albert Joseph, avocat inscrit au Barreau de Fort-Liberté, a été abattu par balles en pleine rue. Selon des témoins, deux hommes armés circulant à moto ont ouvert le feu vers 19h30 à la rue Espagnole, touchant mortellement l’homme de loi. La nouvelle de cet assassinat a semé la consternation dans la population, déjà éprouvée par une insécurité persistante.
Des tensions récentes avant le drame
Albert Joseph vivait ces dernières semaines dans un climat de tension croissante. Il s’était opposé publiquement au pasteur Moïse Joseph après un accident de circulation impliquant un camion de ce dernier. Cet accident avait coûté la vie à trois jeunes dans la zone de Mòn Kas, provoquant colère et incompréhension. L’avocat avait ensuite dénoncé des propos qu’il jugeait diffamatoires de la part du pasteur, l’exhortant à les retirer. Ces différends nourrissaient un climat explosif autour de l’homme de loi.
Une profession sous la menace
Cet assassinat relance une question préoccupante : la sécurité des avocats en Haïti. Ces derniers, souvent impliqués dans des dossiers sensibles, se retrouvent régulièrement exposés à des menaces et à des violences. Le meurtre d’Albert Joseph illustre une fois de plus la vulnérabilité d’une profession qui joue pourtant un rôle central dans la défense des droits et de la justice. Les autorités n’ont, pour l’heure, fourni aucune information sur les auteurs de ce crime ni sur l’état d’avancement de l’enquête.
À Ouanaminthe, la peur s’installe de nouveau et la population attend des réponses. L’assassinat de Me Albert Joseph n’est pas seulement une tragédie personnelle, c’est aussi un signal inquiétant sur la capacité de l’État à protéger ceux qui défendent la loi.