À la frontière haïtiano-dominicaine, des rapatriés haïtiens racontent leurs péripéties entre détresse et espoir

Dajabón – Ouanaminthe, mai 2025 – Sur les bords agités de la frontière haïtiano-dominicaine, des rapatriés haïtiens à la frontière partagent leurs histoires de détresse et d’espoir. Chaque jour, des dizaines d’hommes, de femmes et d’enfants franchissent le pont Ouanaminthe-Dajabón, souvent sans rien d’autre qu’un sac plastique et une histoire douloureuse. L’État dominicain renforce sa politique migratoire, provoquant des vagues d’expulsions massives, parfois violentes, parfois arbitraires.

Jean-Baptiste, 32 ans, originaire de Hinche, raconte son arrestation en pleine nuit dans le quartier de Santiago. « Ils ont frappé à la porte. Je n’ai même pas eu le temps de prendre mes papiers. » Comme lui, des milliers d’Haïtiens rapatriés à la frontière se disent humiliés, brutalisés, puis transportés comme du bétail jusqu’à la frontière. Certains ont vécu en République dominicaine depuis plus de 10 ans, d’autres y sont nés. Aucun n’a reçu d’explication claire.

Au poste frontalier de Ouanaminthe, des ONG tentent de soutenir les rapatriés haïtiens à la frontière. De l’eau, un repas chaud, une couverture… parfois c’est tout ce qu’ils trouvent. Le gouvernement haïtien, bien qu’au courant, reste très discret. Les rapatriés espèrent être entendus. « Nous ne sommes pas des criminels. Nous cherchions juste à mieux vivre », déclare une jeune mère avec son nourrisson dans les bras.

Pendant ce temps, la tension monte. Des voix s’élèvent des deux côtés de la frontière, entre appels au respect des droits humains et revendications sécuritaires. Pour beaucoup, la frontière n’est pas qu’une ligne géographique — c’est une fracture humaine. À Ouanaminthe, les pleurs, les cris, mais aussi l’espoir d’un lendemain meilleur résonnent au rythme des pas de ceux qu’on rejette aujourd’hui, mais qui rêvent encore de dignité.

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