En France, le mouvement citoyen « Bloquons tout » prévu le 10 septembre suscite débats et incertitudes. Tandis que la France insoumise apporte son soutien, les syndicats restent prudents face à cette mobilisation inédite, craignant à la fois la récupération politique et les dérives.
Un mouvement citoyen qui bouscule les équilibres
Le mouvement « Bloquons tout » est né sur les réseaux sociaux. Il répond aux mesures d’austérité annoncées mi-juillet par le Premier ministre François Bayrou. Ces annonces incluent la suppression de deux jours fériés, une réforme de l’assurance-chômage, le gel des pensions et la monétisation des congés payés. Elles ont attisé la colère sociale. Le 10 septembre, les organisateurs appellent à couper électricité, téléphone, internet et à se passer de cartes bancaires. Cette mobilisation, spontanée et diffuse, inquiète déjà les confédérations syndicales.
Les syndicats partagés face à « Bloquons tout »
La CGT salue la volonté d’action, mais garde ses distances. Sophie Binet craint une instrumentalisation par l’extrême droite, qui tenterait de détourner la colère vers des discours anti-syndicaux ou xénophobes. Force ouvrière adopte la même prudence. Le syndicat reconnaît que certaines revendications rejoignent ses luttes contre l’austérité. Mais il dénonce aussi les dérives qui circulent dans certains groupes liés au mouvement « Bloquons tout ».
Une rentrée sociale sous tension
La France insoumise a choisi d’apporter un soutien total. Jean-Luc Mélenchon appelle même à une « grève générale » pour faire tomber le gouvernement. Ce positionnement met les syndicats mal à l’aise. Ils redoutent que LFI tente de capter la mobilisation, comme lors de la période des « Gilets jaunes ». Une intersyndicale se réunira le 1er septembre pour définir une stratégie commune. Elle devra décider si les syndicats rejoignent « Bloquons tout » ou s’ils choisissent une autre voie.
Le 10 septembre pourrait marquer un tournant. Soit il ouvrira un nouveau cycle de contestation sociale, soit il restera un mouvement sans lendemain. Les syndicats hésitent encore. En revanche, la colère populaire continue de grandir.