Haïti à la croisée des chemins : Référendum controversé, état d’urgence et élections incertaines

Le 11 mai 2025, Haïti s’apprête à organiser un référendum constitutionnel visant à remplacer la Constitution de 1987. Cette initiative, portée par le Conseil Présidentiel de Transition (CPT), suscite de vives critiques de la part de la société civile, notamment de la Plateforme des Organisations Haïtiennes des Droits Humains (POHDH). Cette dernière dénonce une démarche illégale et inopportune, soulignant que l’article 284.3 de la Constitution actuelle interdit toute modification par voie référendaire. De plus, la POHDH estime que le contexte sécuritaire dégradé rend impossible une consultation populaire crédible.

Le projet de nouvelle Constitution prévoit des changements majeurs, tels que la suppression du poste de Premier ministre et l’instauration d’un président élu avec un vice-président colistier pour un mandat de cinq ans renouvelable une fois de manière non consécutive. Le bicaméralisme serait maintenu avec la conservation du Sénat.Cependant, la mise en œuvre de ce référendum intervient dans un climat d’insécurité généralisée, marqué par la violence des groupes armés et une crise humanitaire persistante. Le gouvernement a d’ailleurs décrété l’état d’urgence sur l’ensemble du territoire du 8 avril au 8 mai 2025 pour tenter de rétablir l’ordre .

Face à ces défis, la POHDH appelle les autorités à reconsidérer cette initiative constitutionnelle et à concentrer leurs efforts sur la résolution de la crise sécuritaire. Elle insiste sur la nécessité d’un large dialogue inclusif et du respect des principes démocratiques pour toute réforme constitutionnelle. Dans un pays où la majorité de la population vit dans une précarité extrême, l’organisation d’un référendum coûteux et potentiellement illégal pourrait aggraver la méfiance envers les institutions et compromettre davantage la stabilité nationale .

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