Ils ne possèdent ni startup ni entreprise cotée en bourse. Et pourtant, ils vivent dans le luxe, dirigent des réseaux transnationaux, et accumulent des fortunes. Ce sont des chefs de gangs, bâtissant leur empire sur le sang, le crime et la terreur. En 2025, leur richesse n’a rien à envier à celle de certains oligarques.
Une économie parallèle en plein essor
En 2025, Haïti est le théâtre d’un phénomène inquiétant : des chefs de gangs, tels que Jimmy « Barbecue » Chérizier, accumulent des fortunes colossales en dirigeant des réseaux criminels transnationaux. Ces individus, souvent issus de milieux modestes, ont su exploiter le vide institutionnel pour bâtir des empires financiers basés sur le trafic de drogue, le kidnapping, l’extorsion et le contrôle territorial.
Department of Justice
Selon l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC), le crime organisé transnational génère près de 870 milliards de dollars par an, soit 1,5 % du PIB mondial. Haïti, en raison de son instabilité politique et de la faiblesse de ses institutions, est devenu un terrain propice à l’épanouissement de ces activités illicites.
Viv Ansanm : une coalition criminelle transnationale
La coalition Viv Ansanm, formée en 2023 par les factions G9 et G-Pèp, contrôle désormais environ 85 % de Port-au-Prince. Cette alliance a permis aux gangs de mettre fin à leurs rivalités internes, d’élargir leur influence et de renforcer leur capacité à générer des revenus. Des attaques coordonnées, comme celle de la prison de Mirebalais en mars 2025, illustrent leur audace et leur organisation militaire. Ces groupes sont désormais désignés par les États-Unis comme des organisations terroristes transnationales, avec des sanctions économiques et des poursuites judiciaires à leur encontre.
Une menace pour la stabilité régionale
La violence des gangs en Haïti a des répercussions au-delà des frontières nationales. Plus de 1,3 million de personnes ont été déplacées en raison des affrontements, et des pays voisins, tels que la République dominicaine, redoutent une propagation de l’instabilité. Les armes en provenance des États-Unis, notamment des fusils d’assaut, alimentent cette violence. Des initiatives régionales, comme celles proposées lors du sommet de la CARICOM à Montego Bay, visent à coordonner les efforts pour lutter contre ce fléau.
Vers une réponse globale et coordonnée
La situation en Haïti nécessite une approche multidimensionnelle. Il ne suffit pas de lutter contre les gangs ; il est impératif de restaurer l’autorité de l’État, de renforcer les institutions démocratiques et de promouvoir le développement économique pour offrir des alternatives viables à la population. La communauté internationale, tout en soutenant les efforts locaux, doit également s’attaquer aux racines profondes de ce phénomène, notamment la pauvreté, la corruption et l’impunité.
En résumé
Les chefs de gangs en Haïti ne sont pas seulement des criminels violents ; ce sont des acteurs économiques puissants, capables de défier l’État et de perturber la stabilité régionale. Comprendre leur ascension et leurs méthodes est essentiel pour élaborer des stratégies efficaces visant à restaurer la paix et la sécurité dans le pays.