L’Unité de Lutte Contre la Corruption (ULCC) a recommandé des poursuites judiciaires contre la ministre des Sports, Niola Lynn Sarah Devalis Octavius, accusée de détournement de fonds publics liés aux commémorations de la bataille de Vertières. Un scandale qui secoue de nouveau la confiance des citoyens envers la gestion des deniers de l’État.
Une affaire qui éclabousse le MJSAC
Selon le rapport d’enquête de l’ULCC, dix millions de gourdes avaient été alloués pour organiser les cérémonies du 18 novembre 2024. Mais la gestion de ces fonds a rapidement suscité des soupçons. Malgré l’opposition du contrôleur financier, la ministre aurait ordonné le décaissement de la somme au profit du comptable en chef Ludner Vogel Desforges. Ce dernier, avec la complicité du chef de sécurité Jean Vilaire Maitre, aurait détourné près de huit millions de gourdes pour un usage personnel.
Des pratiques contraires à la loi
L’enquête a mis en lumière des transactions non justifiées, des dépenses au profit de proches et même l’ouverture d’un compte bancaire personnel pour y déposer de l’argent public. Ces pratiques violent non seulement les règles de la comptabilité publique, mais renforcent le sentiment d’impunité entourant le détournement de fonds publics en Haïti.
Les recommandations de l’ULCC
Face à ces dérives, l’ULCC demande des mesures fortes : un audit par la Cour Supérieure des Comptes, des sanctions administratives contre les responsables et surtout des poursuites pénales contre la ministre Octavius et ses complices présumés. L’organisme espère que cette démarche enverra un signal clair : le détournement de fonds publics ne peut rester sans conséquences.
Cet épisode, au-delà de la justice, questionne une fois de plus la gouvernance en Haïti. Alors que la population fait face à une crise économique et sociale aiguë, voir disparaître des ressources destinées à des commémorations nationales ajoute un sentiment d’amertume. La lutte contre la corruption apparaît plus que jamais comme un impératif pour restaurer la confiance et bâtir un État responsable.
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