Haïti-Nouvelle Constitution, un projet qui promet de transformer en profondeur l’organisation politique et administrative du pays. La réforme prévoit des maires uniques, l’élection de gouverneurs départementaux et une nouvelle représentation parlementaire. Entre espoir de modernisation et craintes de fragmentation, ce texte suscite déjà de vifs débats.
Un nouveau visage pour la commune
La proposition établit la commune comme cellule de base de l’administration. Chaque commune sera dirigée par un maire unique, élu au suffrage universel. Ce choix met fin aux mairies collégiales, jugées peu efficaces, et vise à responsabiliser davantage les élus. L’objectif est clair : simplifier la gestion locale et rapprocher les services des citoyens. Ce changement symbolise une volonté de donner plus de clarté et de transparence à la gouvernance locale.
Gouverneurs élus et autonomie départementale
L’une des innovations majeures de la Haïti-Nouvelle Constitution réside dans la création du poste de gouverneur départemental. Élu pour cinq ans et rééligible, il aura la responsabilité de gérer les finances et d’élaborer un plan de développement pour son territoire. Bien que ses décisions soient placées sous le contrôle de la Cour supérieure des comptes, ce rôle introduit une autonomie inédite. Les départements disposeront ainsi d’une marge de manœuvre élargie, ce qui pourrait dynamiser le développement local, mais aussi accentuer les rivalités territoriales.
Représentation parlementaire repensée
Le projet reconfigure aussi la scène législative. Chaque département enverra désormais deux sénateurs au Parlement, élus simultanément tous les cinq ans. La Chambre basse conservera une représentation par arrondissement, garantissant au moins un député par circonscription. Cette réorganisation vise à offrir une représentation plus équitable, tout en équilibrant le pouvoir entre les territoires et l’État central.
Entre promesse et incertitude
La Haïti-Nouvelle Constitution est présentée par ses partisans comme une chance d’ancrer la démocratie de proximité et de renforcer la responsabilité des élus. Mais ses détracteurs craignent une compétition accrue entre départements et une fragilisation de l’unité nationale. Entre modernisation et incertitude, le texte ouvre un nouveau chapitre de l’histoire institutionnelle d’Haïti.
Lire aussi:https://fiableactus.com/haiti-referendum-constitutionnel-controverse/