Les Îles Turques-et-Caïques traversent une période de tensions sécuritaires marquées par une recrudescence de la violence. Les autorités locales accusent ouvertement les migrants haïtiens d’alimenter cette insécurité, une position qui soulève de vifs débats sur la responsabilité collective et le risque de stigmatisation.
Une accusation qui alimente la controverse
À la suite d’une fusillade meurtrière survenue fin juillet dans une boîte de nuit de Providenciales, le Premier ministre Charles Washington Misick a dénoncé des “meurtres de type gangster”. Selon lui, une grande partie de ces violences viendrait des communautés haïtiennes installées dans l’archipel. Ces déclarations, largement reprises dans les médias, ont placé les Îles Turques-et-Caïques au centre d’une polémique qui associe insécurité et migration.
Une communauté entre intégration et marginalisation
Depuis les années 1970, des milliers de Haïtiens se sont installés aux Îles Turques-et-Caïques, attirés par des emplois dans la pêche, la construction ou l’agriculture. Leur contribution économique est indéniable. Cependant, leur intégration a souvent souffert de discriminations et de tensions sociales. Assimiler toute une communauté aux activités criminelles d’une minorité occulte cette réalité et nourrit donc la stigmatisation.
Une responsabilité plus complexe
Certains migrants haïtiens ont pu participer à des activités illicites. Toutefois, réduire l’insécurité de l’archipel à leur seule présence simplifie à l’extrême un phénomène complexe. En réalité, les trafics transnationaux, les faiblesses institutionnelles et les fractures sociales locales influent tout autant sur la stabilité des Îles Turques-et-Caïques. En désignant une seule origine, les autorités risquent de fragiliser le tissu social plutôt que de le renforcer.
Vers un équilibre nécessaire
La question reste ouverte : Haïti et ses ressortissants sont-ils devenus les boucs émissaires d’une crise sécuritaire plus vaste ? Pour garantir l’avenir de l’archipel, il sera essentiel de concilier sécurité, justice et respect de la dignité des communautés. Celles-ci contribuent activement au développement local et méritent d’être reconnues pour leur rôle dans la société.
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