Des scènes de liesse ont éclaté dans plusieurs villes syriennes ce mardi, après l’annonce par Washington de la levée partielle des sanctions économiques contre la Syrie. Pour de nombreux Syriens, cette décision marque un possible tournant, après plus d’une décennie de guerre, d’isolement et de crise économique profonde.
Les mesures annoncées par l’administration américaine concernent principalement des secteurs humanitaires, médicaux, agricoles et d’infrastructures essentielles. Cette ouverture limitée vise à soutenir la population civile, tout en maintenant une pression sur le régime de Damas sur des dossiers clés, comme les droits humains et la reconstruction politique.
À Alep, Homs ou encore dans certains quartiers de Damas, les célébrations populaires ont témoigné d’un soulagement collectif. « C’est un rayon de lumière après des années de ténèbres », a déclaré Rami, un commerçant de la vieille ville de Damas. Les espoirs sont vifs, mais la réalité reste complexe.
L’économie syrienne reste à genoux. L’hyperinflation, la dépréciation de la livre syrienne, la fuite des capitaux et le manque d’infrastructures constituent autant de freins majeurs à une relance durable. Par ailleurs, de nombreuses sanctions européennes et d’autres restrictions internationales restent en vigueur.
Les observateurs appellent à la prudence. « Il ne s’agit pas d’une normalisation mais d’un geste humanitaire calculé », explique une source diplomatique à Beyrouth. De leur côté, les autorités syriennes saluent une « avancée constructive » et appellent à un dialogue ouvert avec la communauté internationale.
La levée partielle des sanctions représente une opportunité fragile, mais réelle. Si elle s’accompagne d’un engagement politique concret de toutes les parties, elle pourrait ouvrir la voie à une nouvelle phase pour un pays brisé par plus de dix ans de conflit.