La Cour suprême confirme la condamnation de L’ex-presidente Cristina Kirchner

L’ex-présidente de l’Argentine condamnée– Dans une décision inédite et lourde de conséquences, la Cour suprême d’Argentine a validé à l’unanimité la condamnation pour corruption de l’ancienne présidente Cristina Fernández de Kirchner, prononcée en première instance en 2022. Elle écope de six ans de prison et se voit définitivement privée de ses droits civiques et politiques.

Les causes de la condamnation

Le jugement repose sur la célèbre « Causa Vialidad ». Cette enquête révèle l’attribution de 51 contrats routiers à l’homme d’affaires Lázaro Báez, un proche de Kirchner, entre 2007 et 2015. Ces contrats, selon la justice, ont été attribués via des montages frauduleux qui ont gravement lésé la gestion publique. Les juges ont rejeté ses arguments de vice de procédure et d’inconstitutionnalité, assurant que le procès s’était déroulé dans le respect des garanties légales.

Une carrière politique marquante

Cristina Kirchner est née en 1953 à La Plata. Avocate de formation, elle s’engage tôt en politique aux côtés de son époux, Néstor Kirchner, gouverneur de Santa Cruz, puis président de l’Argentine de 2003 à 2007. Elle lui succède à la tête de l’État et dirige le pays de 2007 à 2015. En 2019, elle revient au pouvoir comme vice-présidente sous Alberto Fernández. Figure emblématique du « kirchnérisme », elle défend un péronisme progressiste mêlant intervention de l’État, politiques sociales et nationalisme économique. Depuis 2024, elle préside le Parti justicialiste et demeure une voix influente dans le paysage politique.

Une peine à haut risque politique

À 72 ans, Cristina Kirchner pourrait bénéficier d’un aménagement de peine. La législation permet en effet aux personnes âgées de purger leur condamnation à domicile. Toutefois, son inéligibilité est définitive, ce qui compromet toute ambition électorale pour les élections de septembre à Buenos Aires. L’ancienne présidente dénonce un « lawfare » et accuse la justice d’être instrumentalisée par des intérêts économiques pour faire taire l’opposition. Son discours continue de trouver écho auprès d’une base populaire fidèle.

Les conséquences pour l’avenir politique argentin

Ce jugement historique pourrait bouleverser l’équilibre du péronisme. Certains y verront une attaque politique, de nature à rallier les militants autour de Cristina. D’autres y liront une opportunité de renouvellement, avec des figures comme Axel Kicillof, actuel gouverneur de Buenos Aires et ancien protégé de la leader déchue. Le président Javier Milei, partisan d’un libéralisme radical, y voit quant à lui une « victoire institutionnelle » et la fin d’une impunité qu’il jugeait insupportable. Face à cela, syndicats et mouvements citoyens s’organisent. Des manifestations se préparent pour dénoncer ce qu’ils considèrent comme une mise à l’écart arbitraire d’une voix populaire.

Ce tournant judiciaire ferme un chapitre politique majeur de l’histoire argentine. L’affrontement entre justice, pouvoir et opinion publique ne fait que commencer. Quant à Cristina Kirchner, même affaiblie juridiquement, elle reste au centre du débat national.

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