La Biélorussie a annoncé la libération de 123 prisonniers politiques, dont plusieurs figures emblématiques de l’opposition, parmi lesquelles Maria Kolesnikova et le prix Nobel de la paix Ales Bialiatski. Cette décision intervient dans un contexte diplomatique sensible. Elle s’inscrit dans des pourparlers entre Minsk et Washington et dans un assouplissement ciblé des sanctions américaines.
Une libération d’ampleur annoncée par Minsk
Samedi 13 décembre, les autorités biélorusses ont confirmé la libération de 123 détenus, selon l’agence de presse officielle Belta. Parmi les personnes concernées figurent Ales Bialiatski, co-lauréat du prix Nobel de la paix 2022, ainsi que les opposants Viktor Babaryko et Maria Kolesnikova. L’ONG de défense des droits humains Viasna a confirmé ces informations. Le président Alexandre Loukachenko a gracié ces prisonniers après des discussions avec les États-Unis. Les autorités n’ont toutefois pas publié la liste complète des bénéficiaires.
Maria Kolesnikova, symbole de la contestation
Figure majeure du mouvement de protestation de 2020, Maria Kolesnikova était détenue depuis septembre de la même année. En 2021, la justice l’a condamnée à onze ans de prison après sa résistance à une tentative d’expulsion forcée. Son incarcération, marquée par de longues périodes d’isolement, a provoqué une vive indignation internationale. Libérée après plus de cinq ans de détention, elle a appelé à la libération de tous les prisonniers politiques encore incarcérés en Biélorussie.
Des prisonniers transférés hors du pays
Selon les autorités ukrainiennes, une grande partie des prisonniers libérés a été transférée en Ukraine. Certains pourraient ensuite rejoindre la Pologne ou la Lituanie. Des ONG ont critiqué cette décision, estimant que Minsk conserve un contrôle étroit sur le sort des anciens détenus. Malgré ces critiques, la libération a suscité une forte émotion parmi les défenseurs des droits humains.
Une avancée diplomatique encore limitée
L’Union européenne et le comité Nobel ont salué cette libération. Les observateurs rappellent toutefois que plus de 1 200 prisonniers politiques restent incarcérés en Biélorussie. Cette annonce coïncide avec la décision américaine de lever des sanctions sur le potassium biélorusse, un secteur clé de l’économie nationale. Pour de nombreux analystes, cette mesure représente une avancée symbolique, mais reste insuffisante face à la répression persistante.
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