Magalie Habitant devant la justice : liens présumés avec des groupes armés

Magalie Habitant, l’ex‑directrice du SNGRS, a comparu hier une seconde fois devant le juge d’instruction dans un dossier délicat impliquant des liens présumés avec des groupes armés et financiers actifs en région métropolitaine. Cette nouvelle étape judiciaire soulève autant de questions sur les preuves que sur la procédure.

Une convocation sous forte pression judiciaire

L’ancienne dirigeante du Service National de Gestion des Résidus Solides, Magalie Habitant, a comparu mardi devant le juge Benjamín Félismé. Cette audition s’inscrit dans le cadre de poursuites lancées après un rapport de la Direction Centrale de la Police Judiciaire (DCPJ). Le document évoque des échanges WhatsApp, des relevés financiers et des transferts d’argent qui auraient facilité des transactions entre Mme Habitant et des chefs de gangs. Ces fonds, selon l’enquête, auraient servi à l’achat de munitions ou au versement de rançons.

Selon les éléments disponibles, Magalie Habitant aurait utilisé son réseau pour soutenir certaines opérations. Des liens apparaissent avec Prophane Victor, ancien député de l’Artibonite, ainsi qu’avec des membres de la coalition criminelle « Viv Ansanm ».

Entre indices sérieux et lacunes procédurales

Le rapport de la DCPJ, qualifié de « sérieux mais perfectible » par la Fondasyon Je Klere, compile plusieurs preuves. Parmi elles : des messages interceptés, des transferts d’argent effectués via son chauffeur, et des interventions auprès d’un directeur de la CAS pour remettre des fonds à des chefs de gang.

Toutefois, plusieurs observateurs pointent des failles importantes. L’absence de transmission rapide au parquet, les allégations non confirmées du Bureau de Renseignement Judiciaire (BRJ), et l’anonymat persistant d’un homme d’affaires cité posent problème.

Un dossier sous haute attention publique

Le lundi 14 avril 2025, le parquet du tribunal civil de Port-au-Prince a déféré Magalie Habitant, Prophane Victor et Elionor Dévallon devant le cabinet d’instruction. Trois autres suspects ont été relâchés, faute de preuves suffisantes.

L’opinion publique réclame un traitement équitable. De nombreux citoyens exigent une justice impartiale, tant dans la conduite de l’instruction que dans le respect des droits des personnes mises en cause. Les accusations concernent du favoritisme, du blanchiment d’argent et un soutien présumé à des groupes violents.

Cette affaire met en lumière la fragilité d’un pays confronté à la montée des gangs. Le sort judiciaire de Magalie Habitant pourrait incarner le combat pour une justice forte et indépendante en Haïti.

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