Maire assassinée au Mexique – Un deuxième assassinat en seulement deux jours, un drame qui illustre la violence persistante contre les élus locaux. Deux femmes maires ont perdu la vie en moins de 48 heures, dans un climat de terreur dominé par le crime organisé.
Une série noire contre les maires
Le mardi 17 juin 2025, des hommes armés ont tué Martha Laura Mendoza, maire de Tepalcatepec (Michoacán), ainsi que son mari, devant leur domicile. Deux jours plus tôt, des assaillants en scooter avaient abattu Lilia Gema García Soto, maire de San Mateo Piñas (Oaxaca), dans son bureau.
Le parquet a lancé une enquête. Selon les autorités, Mendoza, réélue en 2021 sous la bannière du parti Morena, figurait parmi les cibles prioritaires en raison de son poste. Le Michoacán figure parmi les États les plus violents du pays, où règnent des cartels puissants comme la Nueva Familia Michoacana et le CJNG.
Maires en danger, impunité persistante
Dans le cas de García Soto, le scénario reste tristement connu : attaque rapide, exécution ciblée. Un conseiller municipal est mort, et deux policiers ont été blessés. Plusieurs hypothèses émergent : corruption, détournements ou pressions exercées par des groupes criminels.
Depuis octobre 2024, huit maires au moins ont été tués. Face à cette menace croissante, de nombreux élus préfèrent quitter leur fonction ou ne pas se représenter.
L’inquiétude gagne tout le pays. Les experts affirment que ces assassinats ne sont pas isolés. Ils reflètent une stratégie claire des cartels. À Tepalcatepec, par exemple, le CJNG affronte depuis des années les « Carteles Unidos », menés par El Abuelo Farías. L’enjeu : contrôler le commerce lucratif de l’avocat et du citron.
Du côté de San Mateo Piñas, l’attaque contre Lilia García Soto a mobilisé un commando de cinq hommes lourdement armés. Ils ont tiré plus de soixante coups à l’intérieur du palais municipal. Les enquêteurs explorent plusieurs pistes : détournements de fonds publics, trafic de bois ou corruption locale. Ils n’écartent pas non plus l’implication de réseaux criminels infiltrés.
L’urgence devient évidente. Il faut sécuriser les maires, restaurer l’État de droit et briser le cercle de l’impunité. Cela exige une volonté politique forte, un État fédéral actif et la mobilisation des citoyens. Sinon, la terreur continuera de ronger les institutions municipales. Et les plus vulnérables resteront sans voix.
Lire aussi:https://fiableactus.com/commerce-darmes-cour-supreme-mexique-haiti/