Mali : Crise politique, tensions minières et violations des droits humains secouent le pays

Le Mali traverse une crise profonde marquée par des décisions politiques controversées, des conflits dans le secteur minier et de graves accusations de violations des droits humains. Entre isolement diplomatique, fragilités économiques et tensions sécuritaires, le pays est à un tournant décisif de son histoire récente.

Une transition politique sous haute tension

Depuis la prise de pouvoir des militaires en 2021, le Mali vit une transition instable. Le gouvernement du colonel Assimi Goïta a récemment suspendu les activités des partis politiques, suscitant des inquiétudes sur un possible recul démocratique. Cette mesure fait suite à des manifestations pacifiques réclamant le respect des droits civiques et un retour à l’ordre constitutionnel. Sur la scène internationale, le pays continue de s’isoler, aggravant ainsi ses difficultés sécuritaires et institutionnelles.

Le secteur minier et les droits humains au cœur de la crise

Le secteur minier, pilier de l’économie malienne, est aujourd’hui fragilisé. Le géant canadien Barrick Gold affirme dépenser plus de 15 millions de dollars par mois pour maintenir ses opérations, dénonçant la violation d’accords, l’arrestation illégale de ses employés et l’incertitude autour de l’or confisqué par l’État. Ce bras de fer illustre la méfiance croissante entre le gouvernement et les investisseurs étrangers.

En parallèle, la situation sécuritaire reste alarmante. Des experts de l’ONU rapportent la découverte de dizaines de corps près d’un camp militaire à Kwala, principalement d’ethnie peule. Les victimes auraient été arrêtées, torturées puis exécutées par des soldats maliens, assistés de mercenaires du groupe Wagner. Si ces faits se confirment, ils pourraient constituer des crimes de guerre. Les appels à une enquête indépendante se multiplient, renforçant la pression internationale sur Bamako.

Malgré ce contexte tendu, le gouvernement tente de maintenir des priorités sociales et économiques. La campagne agricole 2025 a été lancée pour renforcer l’autosuffisance alimentaire. Cependant, d’autres tensions émergent, notamment entre la SOGEM et Énergie du Mali (EDM-SA), avec une dette colossale de plus de 54 milliards de FCFA. À l’occasion de la Journée mondiale de la liberté de la presse, journalistes et activistes ont rappelé l’urgence de préserver les libertés fondamentales, de plus en plus menacées.

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