Nouakchott, 14 mai 2025 —
La Cour d’appel de Nouakchott a confirmé ce mercredi la condamnation de l’ancien président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz à 15 ans de prison ferme pour enrichissement illicite. Ce verdict historique marque un tournant décisif pour la Mauritanie, qui voit pour la première fois un ancien chef d’État définitivement jugé pour corruption à grande échelle.
Arrivé au pouvoir par un coup d’État en 2008, Mohamed Ould Abdel Aziz a dirigé la Mauritanie jusqu’en 2019. Il a été poursuivi pour avoir détourné des fonds publics, acquis des biens via des sociétés écrans, et blanchi d’importantes sommes d’argent, selon l’accusation. Le jugement en appel confirme la peine prononcée en première instance en juillet 2023.
Le procès, considéré comme un test de la solidité du système judiciaire mauritanien, a été suivi de près par les observateurs nationaux et internationaux. Les preuves présentées incluent des comptes bancaires offshore, des biens immobiliers non déclarés, et des transferts suspects de fonds vers l’étranger.
Les avocats de l’ancien président dénoncent toujours un « procès politique », accusant l’actuel pouvoir de vouloir écarter toute influence de l’ancien régime. En réponse, le parquet a rappelé que la procédure a respecté les normes du droit et s’est appuyée sur des éléments matériels solides.
Cette condamnation pourrait créer un précédent majeur en Afrique de l’Ouest, où les affaires de corruption au plus haut niveau de l’État sont souvent étouffées ou abandonnées. Elle renforce également la volonté affichée par le gouvernement actuel de lutter contre l’impunité et de restaurer la confiance dans les institutions.