Après des années de silence et de souffrances tues, la justice a parlé. Michael Geilenfeld, ancien missionnaire américain bien connu en Haïti, a été condamné à 210 ans de prison pour abus sexuels répétés sur des mineurs. Cette décision marque un tournant dans un dossier aussi douloureux que symbolique.

Des crimes dissimulés derrière une façade humanitaire
Geilenfeld dirigeait l’orphelinat « Maison Saint-Joseph » à Port-au-Prince, une structure censée offrir refuge et avenir aux enfants abandonnés. Mais derrière les murs, plusieurs jeunes garçons ont vécu l’horreur. Les autorités judiciaires américaines ont pu établir qu’il avait agressé sexuellement au moins sept mineurs entre 2004 et 2012.
Des années d’impunité
Malgré des rumeurs persistantes, Geilenfeld avait réussi à échapper à la justice pendant plus d’une décennie. Protégé par son statut de bienfaiteur et soutenu par un réseau international, il continuait son œuvre en Haïti sans être inquiété. Ce n’est qu’en 2015 que des plaintes sérieuses ont déclenché une enquête formelle aux États-Unis.
Des cicatrices invisibles
Pour les victimes, cette condamnation ne répare pas tout. Le traumatisme est profond, et nombre d’entre eux luttent encore aujourd’hui pour reconstruire leur vie. Des associations haïtiennes appellent à renforcer la surveillance des ONG étrangères œuvrant dans le pays, et à mieux former les autorités locales sur les signaux d’alerte.
Une voix retrouvée
« Il a détruit notre jeunesse, mais il n’a pas volé notre dignité. Aujourd’hui, nous avons été entendus », a déclaré Wilner P., l’une des victimes
Une leçon à retenir
Cette affaire rappelle à quel point des individus mal intentionnés peuvent se cacher derrière les apparences du bien. Elle souligne aussi l’importance de la parole des victimes, trop longtemps étouffée. En Haïti comme ailleurs, la protection de l’enfance reste une urgence permanente.