Port-au-Prince / Washington / Saint-Domingue – La Mission multinationale d’appui à la sécurité (MMAS) en Haïti traverse une zone de turbulence. Un an après le déploiement des premières troupes kényanes, le président William Ruto dénonce le manque de moyens et évoque un possible retrait, alors que les critiques se multiplient aussi du côté américain.
Le soutien au Kenya s’effrite
La MMAS en Haïti, censée stabiliser un pays en proie à une violence endémique, perd l’un de ses principaux piliers. Lors d’une intervention ce 26 juin, le président kényan William Ruto a lancé un avertissement sans détour : Nairobi pourrait mettre fin à sa participation à la mission. Il pointe « l’insuffisance flagrante des financements et du soutien logistique international ».
Alors que les forces kényanes peinent à maintenir un contrôle dans les quartiers sensibles de Port-au-Prince, la lassitude gagne le pouvoir politique à Nairobi. Pour certains analystes, l’enthousiasme initial du Kenya se heurte aujourd’hui à la dure réalité du terrain haïtien, complexe, explosif et peu soutenu.
Washington hausse le ton, l’OEA critiquée

À Washington, le ton est monté d’un cran. Le secrétaire d’État Marco Rubio n’a pas mâché ses mots en déclarant que « le Kenya est dépassé par la situation en Haïti ». Il en appelle désormais à l’Organisation des États américains (OEA) pour qu’elle « prenne enfin ses responsabilités ».
Dans le même élan, l’ambassadeur américain auprès de l’OEA, Christopher Landau, a pointé l’inaction de l’organisation, non seulement en Haïti mais aussi au Venezuela et dans la région de l’Essequibo. Une déclaration qui résonne comme un désaveu envers une structure censée être un moteur diplomatique régional.
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