Mortalité infantile en France : pourquoi un bébé sur 250 meurt ?

Chaque année en France, un enfant sur 250 meurt avant son premier anniversaire. Ce chiffre inquiétant place la France parmi les pays européens où la mortalité infantile reste anormalement élevée, à rebours de la tendance observée dans la majorité des pays voisins. Ce jeudi, une proposition de loi est examinée à l’Assemblée nationale afin de tenter de freiner ce phénomène préoccupant.

🇫🇷 Un taux stagnant, voire en hausse, en France

Alors que les pays nordiques, comme la Finlande ou la Norvège, affichent des taux de mortalité infantile inférieurs à 2 pour 1 000 naissances vivantes, la France stagne autour de 3,5 pour 1 000, soit un enfant décédé sur 250. Cette situation est d’autant plus paradoxale que la France dispose d’un système de santé développé et d’une prise en charge médicale relativement avancée.

Selon les données publiées par l’INSEE, la mortalité infantile en France a cessé de baisser depuis plusieurs années. Une étude de Santé publique France évoque même une recrudescence du phénomène depuis les années 2010.

Plusieurs causes sont en jeu : précarité, inégalités territoriales d’accès aux soins, retards dans la prise en charge, ou encore manque de personnel médical dans certaines maternités.

🏥 Quelles causes derrière ce phénomène ?

Les experts pointent notamment :

  • Les disparités sociales : les familles vivant dans la pauvreté sont davantage exposées aux risques de complications pendant la grossesse et après l’accouchement. Voir l’analyse de l’Observatoire des inégalités.
  • Le manque de suivi prénatal ou de dépistages précoces dans certaines zones rurales ou quartiers défavorisés.
  • Une désorganisation de certaines structures hospitalières, avec des maternités surchargées ou fermées (voir la carte interactive du journal Le Monde).
  • La pénurie de sages-femmes et de pédiatres, signalée dans un rapport de la Cour des comptes.

Enfin, la France accuse un retard dans la collecte et l’analyse des données sur les décès infantiles, ce qui freine l’élaboration de politiques publiques ciblées.

📜 Une réponse politique en cours

Face à cette situation préoccupante, une proposition de loi est débattue ce jeudi à l’Assemblée nationale. Le texte peut être consulté directement sur le site de l’Assemblée nationale.

Parmi les mesures envisagées :

  • Améliorer la transparence des chiffres sur la mortalité infantile.
  • Renforcer le suivi médical des nourrissons, surtout dans les déserts médicaux.
  • Créer un registre national des décès périnataux pour comprendre chaque cas.
  • Lutter contre les inégalités de soins par une meilleure répartition des moyens humains et financiers.

L’objectif est double : sauver des vies et rétablir l’équité territoriale dans l’accès aux soins pour les nouveau-nés.

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