Pavel Dourov, fondateur de Telegram, accuse la France d’avoir tenté d’influencer les élections en Roumanie en demandant la censure de contenus politiques. Une polémique qui soulève des questions sur la neutralité des plateformes et les relations entre technologie et géopolitique.
Pavel Dourov, fondateur de l’application de messagerie Telegram, a lancé une accusation retentissante ce dimanche, visant directement la Direction Générale de la Sécurité Extérieure (DGSE), le service français de renseignement extérieur. Selon lui, le patron de l’agence, Nicolas Lerner, lui aurait demandé de « réduire au silence les voix conservatrices » en amont des élections prévues en Roumanie.
Les accusations de Dourov et leurs détails
Dans une déclaration relayée sur sa chaîne Telegram officielle, Dourov affirme que la France aurait tenté de faire pression pour que Telegram censure certains contenus politiques sensibles. Selon lui, cette démarche constitue une « ingérence étrangère dans un processus démocratique » et visait à influencer le climat électoral roumain, à un moment clé de la campagne.
Ensuite, la réponse des autorités françaises ne s’est pas fait attendre. Dans un communiqué officiel, le gouvernement a fermement démenti toute tentative de manipulation ou d’ingérence dans le fonctionnement de Telegram ou dans le processus électoral roumain. De plus, le ministère des Armées — dont dépend la DGSE — a qualifié ces allégations de « mensongères et infondées », réaffirmant l’engagement de la France à respecter la souveraineté des autres États membres de l’Union européenne.
Les enjeux géopolitiques et technologiques
Par ailleurs, l’affaire, reprise par de nombreux médias internationaux, a rapidement pris de l’ampleur. Certains considèrent cette manœuvre comme une stratégie de Dourov pour défendre Telegram, régulièrement critiquée pour son manque de modération. D’autres estiment que cette polémique illustre les tensions croissantes entre les grandes plateformes numériques et les services de renseignement occidentaux.
À l’approche d’un scrutin décisif en Roumanie, ces accusations soulèvent de nouvelles questions sur la transparence des plateformes, le respect des libertés numériques et la relation complexe entre technologie et géopolitique. Ainsi, déjà critiquée dans plusieurs pays pour la diffusion de contenus sensibles, Telegram se retrouve une fois de plus au cœur d’un bras de fer diplomatique.
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