En Haïti, les pêcheurs d’anguilles descendent dans la rue pour dénoncer la mauvaise gestion du secteur et réclamer une hausse significative du prix de leurs prises.
Des revendications claires et fermes
Les pêcheurs d’anguilles en Haïti dénoncent la mainmise de certaines personnalités sur le secteur. Selon eux, les conditions actuelles sont devenues inacceptables : « On travaille de longues heures pour très peu. Pour 10 grammes, on nous paie seulement 1 000 gourdes », confie l’un des manifestants. Les pêcheurs réclament un nouveau tarif compris entre 5 000 et 7 500 gourdes pour la même quantité et menacent de bloquer les activités si leurs demandes ne sont pas satisfaites.
Accusations et tensions
Parmi les personnes ciblées, les pêcheurs d’anguilles citent Moïse Jean-Charles, leader de Pitit Dessalines, qu’ils tiennent pour responsable de la mauvaise gestion du secteur. Ils pointent également Betty Lami, Edgard Antony et Fritz Richardson, et les appellent à revoir les conditions d’achat afin d’éviter une crise durable. Ces tensions reflètent une colère grandissante face à une filière lucrative, mais mal régulée.
Une filière lucrative mais inégalitaire

La pêche à l’anguille en Haïti alimente principalement l’exportation vers l’Asie. Dans ce pays, le kilo peut atteindre plus de 5 000 euros. Localement, le kilo est acheté jusqu’à 2 500 dollars et revendu jusqu’à 3 500 dollars à l’international. Surnommée « la cocaïne de la mer », l’anguille représente une richesse considérable. Cependant, les pêcheurs restent parmi les moins rémunérés. Cette grève souligne l’urgence de rééquilibrer le secteur pour protéger les acteurs locaux et garantir une juste rémunération.
Les pêcheurs d’anguilles en Haïti continuent de faire pression sur les autorités et sur les acteurs du marché. Ils restent déterminés à obtenir une revalorisation juste de leur travail et à défendre leurs droits économiques, tout en maintenant la pression pour un changement réel et durable.