L’ex-ministre de la Justice congolais, Constant Mutamba, a été condamné le 2 septembre à trois ans de travaux forcés et cinq ans d’interdiction d’exercer toute fonction publique. Une décision qui marque un tournant majeur dans la lutte contre le détournement de fonds en République démocratique du Congo.
Un verdict attendu mais controversé
La Cour de cassation de Kinshasa a rendu son jugement après plusieurs mois de procédure. Âgé de 37 ans, Constant Mutamba a fait face à des accusations de détournement de près de 20 millions de dollars pour la construction d’une prison à Kisangani. Malgré ses dénégations et les arguments de ses avocats, les juges l’ont reconnu coupable et ont rejeté toute circonstance atténuante.
Le dispositif sécuritaire autour du tribunal montrait la sensibilité du dossier. L’ancien garde des Sceaux est sorti du prétoire le poing levé, encadré par la Garde républicaine. Ce geste voulait afficher sa volonté de rester debout malgré la lourdeur du verdict.
Une défense qui plaide l’injustice
Tout au long de son procès, l’ex-ministre a affirmé avoir agi en toute transparence. Il rappelait que sa hiérarchie n’avait émis aucune réserve après la signature du contrat avec Zion Construction. Ses avocats insistent : aucun dollar n’a disparu et leur client n’avait pas d’intention frauduleuse.
Pour eux, la sanction la plus sévère ne réside pas dans la prison, mais dans l’exclusion temporaire de la vie publique. Cinq ans d’inéligibilité repoussent en effet toute ambition politique majeure.
Un signal fort pour l’opinion
La peine reste inférieure aux dix ans requis par le parquet, mais ce jugement envoie un signal fort. Dans un pays où la corruption mine les institutions, la condamnation de Constant Mutamba rappelle que même les figures politiques en vue doivent répondre devant la justice.
Reste à savoir si cette décision marquera un pas vers une gouvernance plus transparente ou si elle sera perçue comme une sanction politique. Pour certains, Mutamba incarne encore l’espoir d’une nouvelle génération.
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