Référendum fantôme : la société civile exige des comptes à l’État haïtien

À plus de deux ans de l’annonce d’un référendum constitutionnel, la société civile haïtienne dénonce l’absence de tout progrès et réclame transparence et explications au gouvernement. Ce scrutin, censé refonder l’État, reste à ce jour un « référendum fantôme », symbole d’un espoir populaire déçu.

Silence gouvernemental et frustration citoyenne

Depuis l’annonce du référendum, plusieurs coalitions citoyennes, ONG et syndicats dénoncent l’absence de communication officielle. Marie-Laurence Étienne, porte-parole du Collectif Citoyen pour la Démocratie, affirme : « On ne peut pas mobiliser des millions de dollars, sensibiliser une population déjà en difficulté, puis abandonner l’initiative sans rendre de comptes. »

Les reports successifs, initialement justifiés par l’insécurité et des contraintes logistiques, n’ont jamais été accompagnés d’une feuille de route claire. La société civile s’interroge désormais sur le devenir du processus : suspendu indéfiniment ou purement abandonné ?

Appels à la transparence et audit des fonds

Face à cette opacité, l’Office de la Protection du Citoyen (OPC) et plusieurs ONG réclament un audit complet des fonds alloués au référendum. Les experts en gouvernance alertent sur le risque d’une instrumentalisation politique, dans un contexte où la gestion par décrets et l’absence d’élections renforcent le sentiment de déconnexion entre l’État et la population.

Pour la société civile, le référendum manqué incarne désormais l’incapacité des autorités à répondre aux priorités citoyennes. Les acteurs demandent non seulement des explications claires, mais aussi un calendrier précis, des engagements concrets et la relance d’un dialogue national inclusif.

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