La démission de Dimitri Kozak, vice-président de l’administration présidentielle et figure historique du cercle rapproché de Vladimir Poutine, marque un tournant politique inédit en Russie.
Un départ qui surprend le Kremlin
En Russie, la démission de Dimitri Kozak fait l’effet d’un séisme discret mais significatif. Proche collaborateur de Vladimir Poutine depuis les années 1990 à Saint-Pétersbourg, Kozak avait toujours incarné la loyauté sans faille. Architecte de la « verticale du pouvoir », il avait contribué à renforcer l’autorité du Kremlin face aux gouverneurs jugés trop indépendants. Que cet homme-clé choisisse de quitter volontairement ses fonctions illustre une fissure inattendue dans un système réputé hermétique.
Le Donbass, point de rupture
Dimitri Kozak avait été chargé du dossier ukrainien, en particulier du Donbass, avant l’invasion de février 2022. Pragmatique, il avait défendu l’idée d’un compromis diplomatique, une position qui s’est heurtée frontalement à la volonté de Vladimir Poutine de recourir à la force. Ce désaccord, exprimé lors d’un conseil de sécurité à huis clos, l’a progressivement marginalisé. À mesure que le conflit s’enlisait, ses responsabilités ont fondu, jusqu’à devenir purement symboliques.
Un choix personnel lourd de sens
Ces dernières semaines, le Kremlin lui avait proposé un poste périphérique, loin du centre décisionnel. Refusant d’accepter ce rôle mineur, Dimitri Kozak a préféré démissionner. Le porte-parole du Kremlin a confirmé le départ, en soulignant qu’il s’agissait d’« un choix personnel ». Mais pour de nombreux observateurs, ce départ résonne comme le signe que même les alliés de longue date peuvent se détourner quand les désaccords deviennent insurmontables.
En Russie, la démission de Dimitri Kozak ne constitue pas seulement une réorganisation administrative. Elle illustre la fragilité d’une fidélité politique qui semblait acquise, et rappelle que même au sein du cercle rapproché de Vladimir Poutine, des voix discordantes existent.
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