L’écrivaine irlandaise Sally Rooney a annoncé qu’elle reverserait une partie de ses droits d’auteur à Palestine Action, une organisation récemment interdite au Royaume-Uni. Son geste de solidarité pourrait lui valoir des poursuites judiciaires en vertu de la loi antiterroriste.
Une prise de position assumée
Sally Rooney, connue pour ses romans à succès Normal People et Conversations entre amis, a affirmé vouloir utiliser ses revenus et sa notoriété pour soutenir Palestine Action. Cette organisation a été interdite en juillet par les autorités britanniques. Elle est désormais classée « terroriste » après des actions de vandalisme contre une base militaire. Depuis lors, des centaines de personnes ont été arrêtées pour leur soutien, parfois simplement pour avoir brandi une pancarte lors d’un rassemblement.
Dans une tribune publiée dans The Irish Times, l’autrice de 34 ans a déclaré qu’elle continuerait à défendre Palestine Action, malgré les risques. Elle a ajouté avec détermination : « Si cela fait de moi une criminelle au regard de la loi britannique, qu’il en soit ainsi. »
Une autrice engagée
L’écrivaine irlandaise n’en est pas à son premier acte militant. En 2021, elle avait refusé la traduction de son roman Où es-tu, monde admirable ? en hébreu, estimant qu’une maison d’édition israélienne était trop proche du gouvernement. Ainsi, en réitérant aujourd’hui son soutien à Palestine Action, Sally Rooney confirme sa volonté d’associer sa voix littéraire à une cause politique qu’elle juge essentielle.
Ses royalties, notamment celles issues des adaptations télévisées de la BBC, financeront directement l’organisation militante. Par conséquent, cette décision marque une étape supplémentaire dans son engagement en faveur de la cause palestinienne.
Un débat qui dépasse le Royaume-Uni
Les réactions n’ont pas tardé. Plusieurs ONG et institutions, dont Amnesty International et Greenpeace, ont vivement critiqué l’interdiction de Palestine Action. Selon elles, cette décision menace la liberté d’expression et fragilise le droit de manifester. De plus, elles estiment que criminaliser le soutien à une organisation contestataire crée un précédent dangereux.
En s’opposant publiquement à Londres, Sally Rooney assume une position risquée. Son geste résonne bien au-delà du Royaume-Uni et relance le débat. L’équilibre entre lutte contre le terrorisme et protection des libertés fondamentales reste, aujourd’hui plus que jamais, au cœur des discussions.
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