Une décision qui fait parler
Le Conseil Supérieur du Pouvoir Judiciaire (CSPJ) a annoncé la suspension du juge Merlan Bélabre, figure bien connue du tribunal de première instance de Port-au-Prince. La nouvelle en a surpris plus d’un, car ce magistrat était souvent perçu comme expérimenté et actif. Cependant, plusieurs décisions qu’il a prises récemment ont provoqué l’incompréhension, voire la colère, d’acteurs du monde judiciaire et de citoyens ordinaires. Ainsi, des voix se sont levées, exigeant des réponses claires et transparentes.
Jugements contestés et enquête ouverte
D’après le communiqué officiel du CSPJ, le juge Bélabre aurait manqué à certaines règles essentielles de neutralité et de déontologie. En effet, plusieurs décisions controversées concernant la libération rapide de Deux présumés criminels et parmi les plus connus la liberation de Toussaint Réné directeur d’école accusé de viol d’une élève de 14 ans et enceinte par la suite de l’acte.De tels gestes ont semé le doute, au point que le Conseil a décidé d’ouvrir une enquête disciplinaire. Celle-ci vise à comprendre ce qui s’est réellement passé et à déterminer si ces jugements relèvent d’une erreur, d’une pression extérieure ou d’un abus d’autorité.
Une justice déjà fragilisée
Dans un pays où la justice avance souvent à pas lents, cette affaire vient accentuer la crise de confiance. Depuis des années, les Haïtiens expriment leur frustration face à un système jugé injuste, inaccessible ou même complice du désordre ambiant. Le cas du juge Bélabre, autrefois respecté, illustre bien à quel point l’équilibre de la justice demeure fragile. Pour beaucoup, cette situation reflète un malaise plus profond, enraciné dans des décennies de dysfonctionnements.
Les répercussions sur les justiciables
Au-delà des institutions, ce sont des gens, des familles, des victimes, qui ressentent directement les effets de cette suspension. De nombreux procès sont actuellement mis en pause, tandis que d’autres devront peut-être être rejugés. Pour certains, c’est l’espoir d’obtenir justice qui s’effondre, ou qui s’éloigne encore davantage.
Une justice à reconstruire
Pour le CSPJ, cette suspension représente un signal fort. Il s’agit de rappeler que même les juges doivent répondre de leurs actes, car la justice ne peut fonctionner sans intégrité. Désormais, il faut reconstruire la confiance entre les citoyens et l’institution judiciaire. Il s’agit d’une tâche immense, certes, mais absolument indispensable. En effet, sans une justice crédible et respectée, aucun progrès durable n’est possible. Les citoyens attendent donc des mesures concrètes, et surtout, des résultats visibles.