Soueïda, la ville druze du sud de la Syrie, connaît un tournant après des affrontements violents et des frappes israéliennes. Ce 16 juillet, un cessez‑le‑feu fragile a été conclu, et l’armée syrienne a débuté son retrait, selon le ministère de la Défense.
Située à majorité druze, Soueïda a été le théâtre, depuis le 13 juillet, de combats entre milices druzes et groupes bédouins, exacerbés par des interventions gouvernementales du régime Chareh. L’intervention de l’armée syrienne, engagée aux côtés des Bédouins selon l’OSDH, a entraîné des exactions et un bilan humain particulièrement lourd – plus de 300 morts en trois jours, dont des civils druzes exécutés sommairement.
Frappes israéliennes à Damas et menaces au sud
Parallèlement à la situation de Soueïda, l’armée israélienne a intensifié ses raids sur Damas. Le quartier général militaire du régime, l’entrée du palais présidentiel et l’aéroport de Mazzé ont été ciblés, causant 3 morts et 34 blessés selon les autorités syriennes.Israël affirme agir « de manière responsable », tout en avertissant que les frappes se poursuivront tant que les forces syriennes ne se retireront pas de Soueïda.
Pressions internationales et diplomatie en tension
La communauté internationale réagit vivement. Les États‑Unis, par la voix de Tammy Bruce au département d’État, ont appelé le gouvernement syrien à évacuer le sud pour apaiser les tensions.Le secrétaire d’État Marco Rubio a exprimé sa « préoccupation » et plaide pour une désescalade rapide. L’Union européenne, via le porte‑parole Anouar El Anouni, exhorte Israël à cesser immédiatement ses frappes, soulignant les risques pour les civils et la transition syrienne.
À l’ONU, Antonio Guterres a dénoncé l’ »escalade dangereuse » au sud et les bombardements à Damas, tout en appelant au respect de la souveraineté syrienne.
Enjeux et perspectives
La volonté d’Israël de créer une zone tampon démilitarisée dans le sud de la Syrie, notamment à Soueïda, traduit une stratégie claire : protéger la communauté druze, souvent proche d’Israël, et limiter la présence militaire syrienne à la frontière. Le retrait annoncé de l’armée syrienne à Soueïda constitue une première étape. Toutefois, il ne garantit pas une stabilité durable.
L’enjeu principal est désormais de consolider ce cessez-le-feu. Cela nécessite des mécanismes concrets de contrôle et un dialogue actif entre Druzes, Bédouins, forces gouvernementales et Israël. L’objectif : prévenir une nouvelle flambée de violences dans cette région déjà fragilisée. Face à une pression diplomatique croissante – menée par Trump, Rubio, Bruce, mais aussi l’ONU – un apaisement reste envisageable. Mais il demeure fragile.
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