Bitchat, la nouvelle appli Bluetooth pensée par Jack Dorsey, promet de faciliter les échanges Bitchat hors ligne lors de manifestations ou de festivals. Pourtant, la technologie et les risques liés à la vie privée posent de sérieux défis au quotidien.
Une messagerie sans internet ni serveur
Bitchat fonctionne sur un réseau en « mesh » Bluetooth Low Energy (BLE). Chaque appareil capte et relaie les messages des utilisateurs autour de lui sur une portée d’environ 30 à 100 m en intérieur, voire jusqu’à 300 m en extérieur.L’utilisateur n’a pas besoin de compte, d’adresse mail ou de numéro de téléphone : la communication est peer-to-peer, chiffrée de bout en bout et totalement anonyme.Un mode « panique » permet même de supprimer instantanément tous les messages.
Avantages et limites en situation réelle
D’un côté, Bitchat séduit pour sa résistance aux pannes d’infrastructure : utile en cas de catastrophe naturelle, de coupure d’internet ou de forte affluence mobile.Il pourrait aussi servir lors de rassemblements où le réseau mobile est saturé.
En revanche, les tests techniques révèlent des limites notables : en intérieur, le Bluetooth peine à couvrir plus de 10 à 30 m ; à l’extérieur, la portée reste souvent sous les 200 m réels.De plus, l’utilisation prolongée en BLE draine vivement la batterie, interrogeant son autonomie réelle sur une longue journée d’événement. Ce qui en fait surtout un outil d’appoint, efficace à court terme et avec un fort taux d’adhésion locale.
Bénéfices de confidentialité et zones d’ombre
Bitchat garantit un anonymat complet : pas de serveur, pas de trace conservée et pas d’identifiant associé. Les messages échappent ainsi à toute surveillance centralisée.
Toutefois, ce même anonymat suscite des inquiétudes : experts en cybersécurité soulignent le risque d’usages illégaux (contacts pédophiles, désinformation, intimidation), et la diffusion de rumeurs via une modération impossible à contrôler. Par ailleurs, l’app a déjà montré des failles : un chercheur a démontré qu’on pouvait usurper l’identité d’un utilisateur.Jack Dorsey a d’ailleurs précisé que l’application n’avait pas bénéficié d’audit externe à ce jour.
Bitchat propose donc une réponse innovante aux situations de défaillance des réseaux traditionnels. Mais son adoption soulève un dilemme : privilégier la communication hors ligne et la confidentialité, ou maîtriser les risques de dérives ? Son développement reste prometteur, à condition d’y intégrer des garde-fous solides.
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