Depuis la fin du pontificat de Paul VI en 1978, aucun Italien n’a accédé à la tête de l’Église catholique. Pourtant, selon plusieurs observateurs du Vatican, la possibilité d’un retour d’un pape italien refait surface avec insistance. Alors que le pape François, âgé de 88 ans, poursuit son ministère avec force malgré des problèmes de santé récurrents, certains membres du Collège des cardinaux commenceraient à envisager une transition à moyen terme. Dans ce contexte, plusieurs figures italiennes sont discrètement évoquées, dont le cardinal Matteo Zuppi, archevêque de Bologne et proche de la communauté Sant’Egidio, connu pour ses efforts de médiation et son engagement en faveur des plus vulnérables.
Ce retour à un pape italien serait perçu par certains comme une volonté de recentrer la gouvernance de l’Église sur son socle historique et administratif. L’Italie, qui abrite le Vatican et concentre une grande partie de la structure de l’Église, n’a cessé de jouer un rôle clé dans les affaires internes, même sans occuper la fonction suprême. Face à un monde catholique confronté à des défis complexes – perte de repères religieux en Europe, croissance du christianisme en Afrique et en Asie, tensions internes liées aux abus sexuels – un pontificat italien pourrait incarner un retour à une forme d’équilibre et de stabilité.
Néanmoins, cette hypothèse ne fait pas l’unanimité. Pour une grande partie des fidèles et des experts, le pape doit représenter l’universalité de l’Église plutôt qu’une nation particulière. L’élection du pape François, premier pontife venu d’Amérique latine, avait justement marqué une ouverture géographique forte. Si l’éventualité d’un pape italien demeure plausible, elle dépendra étroitement des équilibres entre courants progressistes et conservateurs lors d’un futur conclave. Une chose est sûre : les enjeux autour du prochain pontificat seront aussi spirituels que politiques.