La volte-face soudaine de Me Caleb Jean Baptiste suscite interrogation et malaise. Ancien pourfendeur de liens entre Nenel Cassy et des gangs armés, l’avocat se rétracte brutalement après son interpellation. Ce changement de ton jette un voile d’opacité sur une affaire déjà controversée : où est passée la vérité ?
Volte-face surprenante d’un avocat polémique
Me Caleb Jean Baptiste, longtemps perçu comme la voix inflexible du scandale, avait à plusieurs reprises accusé l’ancien sénateur Nenel Cassy. Selon lui, ce dernier aurait commandité l’assassinat du militant Tiblan Tatoute. Il soutenait que cet acte, présenté comme un crime politique, visait à salir l’image de Jovenel Moïse. Il évoquait aussi une proximité troublante entre Cassy et le chef de gang Vitelhomme Innocent.
Pourtant, en l’espace de quelques jours, le changement de ton de Me Jean Baptiste est spectaculaire. Il affirme désormais ne détenir « aucune information » liant Cassy à des groupes armés. « Je n’ai jamais vu Nenel remettre des armes ni entretenir de rapports avec des bandits », a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse brève et discrète.
Silence, pressions et enjeux professionnels
Ce revirement intervient alors que l’avocat a été suspendu du Barreau de Port-au-Prince. Il a dû fermer son cabinet situé à Delmas 83, après une décision du Conseil de discipline en date du 3 juillet 2025. Moins de 24 heures après, la DCPJ l’a convoqué dans une enquête policière dont les contours restent flous.
Des observateurs évoquent des pressions politiques ou des négociations en coulisses. D’autres parlent d’un possible accord pour sa propre protection. En Haïti, le discours politique s’aligne souvent sur des stratégies de survie. La volte-face de Me Jean Baptiste illustre un basculement aussi brutal que suspect.
Au cœur de cette affaire, l’incertitude s’installe. Ce revirement aide-t-il à éclaircir les responsabilités ou brouille-t-il davantage la mémoire collective ? Alors que Nenel Cassy prépare sa défense, l’ancien accusateur recule et efface ses propos d’il y a quelques semaines. Ce volte-face reste sans explication. Dans un pays miné par l’impunité et les tensions, la parole publique devient insaisissable. Qui peut encore s’y fier ?