
par Eric Hightower
Brackley / Silverstone.
En 2025, Mercedes-AMG Petronas F1 Team a vécu une saison de transition majeure, marquant la fin d’un cycle technique et l’amorce d’un nouveau paradigme stratégique. Après plus d’une décennie de domination avec Lewis Hamilton, l’écurie allemande n’a pas conquis le championnat du monde, mais elle a construit une base solide où George Russell s’est affirmé comme l’un des pilotes les plus constants et performants de la grille, au point de terminer quasiment au niveau de Max Verstappen dans les résultats globaux et d’être considéré comme le second meilleur pilote de la saison dans la perception des observateurs. Pendant ce temps, Andrea Kimi Antonelli, jeune rookie de 18 ans, a mêlé premiers éclairs de talent et difficultés d’apprentissage dans une saison exigeante, finissant septième au classement pilotes — un résultat rare pour un débutant et un signe clair de potentiel exceptionnel. (mercedesamgf1.com)
Mercedes termine deuxième du Championnat Constructeurs 2025 avec 469 points, consolidant sa position comme la principale force hors duel pour le titre derrière McLaren mais devant Red Bull et Ferrari. (Wikipédia)
Cette saison est celle de la W16 E Performance, une évolution technique née de l’expérience acquise depuis 2021, mais qui aura montré à la fois une grande cohérence et des limites structurelles, particulièrement face à McLaren, qui a réussi à capitaliser sur la réglementation en vigueur. La W16 n’a pas été catastrophique, mais elle n’a jamais été la voiture la plus rapide sur tous les types de circuits, un handicap crucial dans une année où la constance et les évolutions ont primé. (Wikipédia)
Une saison placée sous le signe de la transition post-Hamilton

La fin d’une ère, le début d’une ère
L’année 2025 marque une rupture nette dans l’histoire récente de Mercedes en F1. Après des années de domination absolue entre 2014 et 2021, et malgré une remontée technique en 2024, l’équipe a dû repenser sa trajectoire après le départ de Lewis Hamilton. (Wikipédia)
La nomination d’Andrea Kimi Antonelli en remplacement de Hamilton a montré la volonté de Mercedes d’investir dans la jeunesse, en plus du leadership affirmé de George Russell. Antonelli est devenu à 18 ans l’un des plus jeunes pilotes de l’histoire de la discipline et a signé des performances remarquées dès ses débuts, comme sa quatrième place à Melbourne dans des conditions délicates, ce qui lui a valu d’être l’un des plus jeunes points-scoreurs de l’histoire. (Wikipédia)
II. La W16 E Performance : une voiture fiable mais limitée

La Mercedes-AMG F1 W16 E Performance est au cœur de l’analyse technique de la saison 2025. Conçue comme une évolution du modèle précédent, elle visait à corriger les faiblesses de la W15 sans bouleverser les fondamentaux de l’architecture. Le résultat a été une voiture solide dans le peloton de tête, capable de deux victoires, deux poles et six meilleurs tours sur la saison, mais jamais totalement dominante. (Wikipédia)
Ces résultats indiquent une monoplace fiable, offrant des performances régulières mais pas toujours suffisantes pour contester la domination accrue de McLaren ou les reprises de rythme de Red Bull en seconde partie de saison. La W16 a souvent brillé par des courses bien gérées plutôt que par une vitesse pure systématique. (Wikipédia)
III. George Russell : consolidation, régularité et affirmation
Pour George Russell, la saison 2025 constitue une étape décisive dans sa carrière. Il termine quatrième du championnat pilotes avec un ensemble de résultats constants, dont plusieurs podiums et une capacité à tirer le meilleur de la W16 dans des contextes variés. (mercedesamgf1.com)
Selon les bilans officiels de Mercedes, c’est sa saison la plus impressionnante en F1 à ce jour, une performance qui combine fiabilité, rapidité et lucidité stratégique au fil de l’année. (mercedesamgf1.com)

Russell a notamment converti des opportunités en résultats solides dans des Grands Prix comme le Canada et à Singapour, où il a décroché des succès significatifs, démontrant que la W16, dans les bonnes conditions et avec une stratégie adaptée, pouvait rivaliser avec les meilleurs. (Diario AS)
La perception générale dans le paddock est que Russell a élevé son propre niveau, exploitant la constance offerte par son équipe tout en corrigeant certaines lacunes de la monoplace en qualification et en rythme de course. C’est ce mélange de constance et de pointe de vitesse qui l’a placé presque au même niveau — dans l’évidence de la régularité — que Verstappen à certains moments de la saison. (mercedesamgf1.com)
IV. Andrea Kimi Antonelli : apprentissage, éclairs et confirmation de potentiel
La saison de Kimi Antonelli est l’un des chapitres les plus fascinants de 2025. Débarqué en Formule 1 à peine sorti des catégories juniors, il a vécu une première partie de saison intense et contrastée. (fr.motorsport.com)
Pendant les premiers mois, il a alterné des résultats très solides, notamment une quatrième place à Melbourne dans des conditions difficiles, avec des périodes plus compliquées où il a dû faire face à des erreurs, à des retraits de points et à une perte de confiance liée à l’évolution de la W16. (fr.motorsport.com)
La seconde moitié de saison a été marquée par une nette progression : il a su corriger ses points faibles, améliorer ses qualifications sprint, décrocher trois podiums et des meilleurs tours, et finir l’année avec une grande régularité. Ceci l’a vu finir septième du championnat pilotes avec 150 points, une place que peu de rookies atteignent dans leur première année complète. (motorsport.nextgen-auto.com)
L’analyse statistique montre cependant un écart persistant entre Russell et Antonelli, avec des marges notables en qualifications et en conversion de points, mais le contraste est significatif dans le sens où Antonelli a terminé la saison sur les talons de son coéquipier, révélant une capacité à progresser rapidement. (motorsport.nextgen-auto.com)
Cette trajectoire place Antonelli comme l’un des jeunes pilotes à plus fort potentiel de la grille, confirmant dès ses débuts une capacité à apprendre vite et à convertir l’expérience de la course en résultats tangibles.

V. Comparaison technique et stratégique : Mercedes face à McLaren et Red Bull
En comparaison avec McLaren, qui a dominé la saison avec une philosophie technique agressive et une évolution constante de la MCL39, Mercedes a opté pour une approche plus itérative et stable, privilégiant une progression mesurée plutôt que des changements radicaux en milieu de saison. (f1i.autojournal.fr)
Cette stratégie a eu des avantages en termes de fiabilité et de constance, mais elle n’a pas suffi à combler l’écart de performance global face à McLaren, qui a su générer une performance plus élevée et plus constante. La W16 était une bonne voiture — troisième plus rapide du plateau selon les évaluations techniques — mais jamais pleinement au niveau d’un package qui pourrait réellement disputer un titre. (f1i.autojournal.fr)
Par rapport à Red Bull, Mercedes a montré des signes de progression significative mais reste en retrait dans certaines conditions de course, notamment dans l’exploitation des pneumatiques et la gestion des phases critiques. Malgré cela, Mercedes reste une force structurelle majeure et une équipe capable de tirer parti de chaque situation pour maximiser ses points.
Management, organisation et stratégie interne

Sur le plan organisationnel, Mercedes a consolidé sa structure autour de Toto Wolff, avec une attention particulière sur la stabilité de l’équipe, l’intégration du jeune Antonelli et l’épanouissement de Russell comme leader clair en piste. (mercedesamgf1.com)
La décision de confirmer les deux pilotes pour 2026 envoie un message fort : Mercedes mise sur sa cohérence, la montée en puissance interne et une stratégie à long terme plutôt que sur des solutions rapides, même si des discussions autour d’un futur renfort ou de nouvelles alliances techniques continuent à circuler dans le paddock. (mercedesamgf1.com)
Cette stabilité est essentielle à l’approche d’un changement réglementaire majeur en 2026, qui devrait voir une refonte technique profonde des monoplaces, moteurs et aérodynamique dans le but d’accroître la compétitivité, la durabilité et le spectacle de la F1. (Le Monde.fr)
Perspectives pour 2026 : motorisation, règlement et ambition

L’année 2026 marque un tournant dans l’histoire de la Formule 1. La réglementation technique, incluant une réduction significative de la masse, une révision des systèmes hybrides et une réorganisation complète des contraintes aérodynamiques, vise à niveler les performances et à réduire les écarts entre équipes. (Le Monde.fr)
Mercedes a déjà indiqué qu’elle mise sur une refonte majeure du moteur et du châssis pour tirer parti de cette nouvelle ère, cherchant à corriger les faiblesses récurrentes des dernières années — en particulier sur l’exploitation des pneumatiques et la performance dans les virages lents. (Wikipédia)
La confirmation de Russell et Antonelli en tant que duo pilote pour 2026 marque une stratégie claire : capitaliser sur la cohésion interne, l’expérience acquise et la montée en puissance du jeune Italien, tout en cherchant à tirer parti de l’environnement réglementaire réinitialisé. (mercedesamgf1.com)
à retenir
La saison 2025 de Mercedes en Formule 1 est une saison charnière : ni un échec, ni un triomphe. Elle a été celle d’une équipe capable de concurrencer au plus haut niveau, mais encore limitée par une voiture qui manquait parfois d’agressivité technique face à McLaren. Elle a été celle d’un pilote — George Russell — qui a confirmé qu’il était l’un des meilleurs de la grille, et celle d’un rookie — Kimi Antonelli — qui a montré qu’il pouvait, sur la durée, devenir lui aussi un prétendant majeur.
Enfin, c’est la saison où Mercedes a consolidé son organisation, affirmé une stratégie à long terme, et posé les fondations d’une ambition renouvelée pour 2026, dans un cadre réglementaire entièrement transformé