Colombie : l’ELN impose un confinement face aux « menaces » américaines

La guérilla colombienne de l’Armée de libération nationale (ELN) a annoncé un confinement de trois jours dans certaines zones sous son contrôle, invoquant des « menaces d’intervention impérialistes » des États-Unis. Cette décision, prévue du dimanche 14 au mercredi 17 décembre, met en lumière les tensions croissantes entre le groupe armé et Washington, alors que le président Donald Trump a averti les pays producteurs de cocaïne qu’ils pourraient être « susceptibles d’être attaqués ».

Un confinement sous prétexte de sécurité

L’ELN, dernière guérilla active en Colombie après le désarmement des FARC en 2016, compte environ 5 800 membres et contrôle près de 20 % du territoire national. Le groupe a annoncé qu’il limiterait les déplacements de la population dans ces zones de production de cocaïne afin « d’éviter les accidents » entre civils et militaires. Ces manœuvres de « défense » se dérouleront de dimanche 11h TU à mercredi à la même heure.

Par ailleurs, l’ELN dénonce une nouvelle phase du « plan néocolonial » de Donald Trump. Selon elle, ce plan vise à « durcir le pillage des biens naturels » en Colombie et à accroître la pression sur les ressources du pays.

Réactions du gouvernement colombien

À Bogotá, le président Gustavo Petro a ironisé sur la déclaration de l’ELN, rappelant que la violence imposée aux populations locales n’est pas une protestation légitime contre Washington. Son ministre de la Défense, Pedro Sanchez, a qualifié la mesure de « coercition criminelle » et assuré que les forces de l’ordre seraient présentes dans toutes les régions concernées, des montagnes aux rivières.

Un contexte géopolitique sensible

Le bastion principal de l’ELN se situe dans la région du Catatumbo, à la frontière avec le Venezuela. Cette zone est stratégique pour la culture de coca et la production de cocaïne. De plus, plusieurs rapports indiquent que le groupe collabore avec des forces vénézuéliennes de l’autre côté de la frontière. Nicolas Maduro, président du Venezuela, a rejeté ces accusations.

Cette escalade survient alors que les États-Unis renforcent leur présence militaire en mer des Caraïbes. Officiellement, l’objectif est de cibler les trafics de drogue et de mettre la pression sur les groupes armés en Colombie. En conséquence, l’annonce de l’ELN met en lumière la fragilité sécuritaire de certaines régions ainsi que la complexité des relations entre guérillas, trafiquants et États.

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