Michelin a annoncé, via un arrêté publié au Journal officiel le 26 décembre 2025, qu’il rendait 4,3 millions d’euros à l’État. Cette somme correspond à un crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi perçu pour financer l’usine de la Roche-sur-Yon, désormais fermée.

L’entreprise précise que cette restitution se fait « par souci de responsabilité », même si rien ne l’y oblige légalement. Pour Michelin, il s’agit d’un geste symbolique, une goutte d’eau face au déficit public français de 130 milliards d’euros en 2025.
Une usine modernisée… puis fermée
Le crédit d’impôt avait financé la modernisation de l’usine de la Roche-sur-Yon, notamment l’achat de huit machines industrielles. Cependant, le site a fermé en 2020, dans un contexte de crise de l’industrie automobile européenne, entraînant la suppression de plus de 600 emplois.
Cette décision montre que les aides publiques peuvent parfois soutenir des investissements non pérennes. La restitution par Michelin apparaît alors comme un geste exceptionnel et volontaire.
L’absence d’évaluation des aides publiques
Plus tôt cette année, le patron de Michelin a été interrogé par une commission parlementaire sur l’usage des aides publiques. Il s’est engagé à rembourser les fonds, soulignant l’absence de contraintes légales.
Le rapport de la commission a dénoncé le manque d’évaluation des 210 milliards d’euros d’aides annuelles accordées aux entreprises. Ces fonds sont distribués sans que les bénéficiaires aient à rendre des comptes. Cela soulève des questions sur l’efficacité et la transparence de ces dispositifs.
Un geste symbolique apprécié
Même si cette restitution reste modeste par rapport aux besoins de l’État, elle est saluée comme un exemple de responsabilité sociale. Elle met aussi en lumière la nécessité d’une meilleure évaluation et d’un suivi des aides publiques. Cela permettrait d’éviter les gaspillages et d’assurer un impact réel sur l’économie.