L’Union européenne a frappé un grand coup en infligeant à X une amende record de 120 millions d’euros. C’est la première sanction majeure appliquée dans le cadre du Digital Services Act. Plus qu’une simple pénalité, cette décision ouvre une nouvelle ère dans la régulation numérique. Ainsi, Bruxelles entend imposer ses normes face aux géants technologiques américains. Entre enjeux de transparence, souveraineté numérique et tensions transatlantiques, cette affaire marque un tournant décisif dans l’équilibre des forces du web mondial.

Les faits : une première sanction historique sous le DSA
Le 5 décembre 2025, l’Union européenne a infligé à X une amende record de 120 millions d’euros, une première dans le cadre du Digital Services Act (DSA), la nouvelle arme européenne pour encadrer les plateformes numériques.
La Commission européenne reproche à X plusieurs manquements majeurs :
- Badge bleu trompeur : le système de vérification “blue checkmark” induirait les utilisateurs en erreur, laissant croire à une validation officielle qui n’existait plus.
- Manque de transparence publicitaire : le registre des publicités serait incomplet, nuisant à la traçabilité des campagnes.
- Blocage de l’accès aux chercheurs : X aurait entravé l’accès aux données publiques, empêchant des analyses indépendantes de l’algorithme et des contenus.
La plateforme a 60 jours pour proposer un plan de conformité et 90 jours pour l’appliquer, faute de quoi elle s’expose à des sanctions encore plus lourdes.
Réactions immédiates : une tension Europe–États-Unis
Aux États-Unis, la décision a déclenché une vague de critiques. Des proches de l’administration Trump y voient une “censure européenne” visant les géants technologiques américains.
À Bruxelles, au contraire, la mesure est saluée.
Henna Virkkunen, Vice-présidente de la Commission chargée du numérique, insiste :
« Il ne s’agit pas de restreindre la liberté d’expression, mais de faire respecter la loi. »
Pour beaucoup, cette sanction est un signal fort : l’ère où les plateformes opéraient sans contraintes en Europe semble toucher à sa fin.
Contexte : pourquoi cette sanction est un moment clé ?
Adopté il y a deux ans, le DSA promettait de mettre un terme à l’impunité des géants du numérique sur la désinformation, la sécurité des utilisateurs, et la transparence des publicités.
Jusqu’ici, aucune décision majeure n’avait été appliquée.
Cette amende marque donc :
- une rupture symbolique ;
- une affirmation de la souveraineté numérique européenne ;
- un test pour Elon Musk et son modèle économique.
X devra profondément revoir sa politique de transparence, son algorithme et ses mécanismes de monétisation.
Les enjeux globaux : souveraineté, libertés et influence
Cette affaire met en lumière plusieurs problématiques cruciales :
✔ Transparence vs liberté d’expression
La régulation vise à protéger les utilisateurs, mais certains dénoncent un risque d’ingérence politique dans les systèmes de modération.
✔ Souveraineté numérique
L’Europe affirme sa capacité à imposer ses normes au-delà de ses frontières, face à des entreprises qui influencent l’espace public mondial.
✔ Modèle économique des plateformes
X pourrait être contraint de réinventer son système de vérification, son algorithme et sa monétisation.
✔ Relations transatlantiques
L’affaire pourrait redéfinir la coopération (ou la tension) entre l’UE et les États-Unis sur la gouvernance numérique mondiale.
Ce qu’il faut retenir
L’amende de 120 millions d’euros contre X marque un tournant majeur dans la régulation du numérique.
L’Europe montre qu’elle peut passer de la théorie à l’action et imposer ses règles face aux Big Tech.
Ce n’est que le début d’une bataille entre régulateurs et plateformes, dans un monde où la technologie est devenue un enjeu de puissance au même titre que la diplomatie ou la défense.
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