Le plan de paix américain pour l’Ukraine évoque une possible adhésion du pays à l’Union européenne dès 2027. Si l’initiative suscite un certain enthousiasme à Kiev, les obstacles politiques et structurels au sein de l’UE rendent cette échéance très ambitieuse. Décryptage d’un calendrier qui soulève autant d’espoirs que de doutes.
Une promesse américaine ambitieuse
Dans le cadre du plan de paix proposé par Washington pour mettre fin au conflit avec la Russie, les États-Unis auraient suggéré que l’Ukraine rejoigne l’Union européenne dès 2027. Cette annonce, si elle se confirmait, constituerait un signal fort de soutien occidental au gouvernement ukrainien, mais soulève immédiatement des questions sur sa faisabilité réelle.
Le statut de candidat à l’UE a été accordé à l’Ukraine en juin 2022, mais l’adhésion reste un processus complexe et long, impliquant l’unanimité des 27 États membres à chaque étape. Pour Bruxelles, il est encore trop tôt pour envisager une intégration complète dans ce délai.
Des freins européens majeurs
L’ampleur du pays et ses spécificités économiques constituent des obstacles sérieux. Avec 32 millions d’habitants et un territoire largement agricole, l’Ukraine pose des défis logistiques et financiers à l’UE. En comparaison, la Moldavie, pays candidat plus petit, progresse plus rapidement dans le processus.
La Hongrie, par la voix de Viktor Orban, s’est déjà déclarée prête à mettre son veto à toute adhésion ukrainienne, invoquant la préservation de l’équilibre interne du bloc. Orban, proche de Moscou, considère qu’une intégration précipitée pourrait « ruiner » l’Union européenne.
Une adhésion accélérée reste possible
Malgré ces obstacles, l’histoire de l’UE montre que des accélérations sont possibles. La Grèce, l’Espagne et le Portugal ont intégré le bloc dans les années 1980 en moins de temps que prévu, et la Finlande détient le record d’une adhésion en moins de trois ans après dépôt de candidature.
Les négociateurs européens envisagent donc des solutions pour offrir à Kiev des garanties sur un calendrier accéléré, sans pour autant s’engager formellement sur une date précise. Une adhésion dans cinq ans reste la projection la plus plausible, mais elle nécessitera des compromis politiques et un soutien unanime au sein de l’Union.
Lire aussi:https://fiableactus.com/ukraine-plan-de-paix-washington-kiev-reaction/